Alcazaba de Antequera

Vous arrivez ici à l’ensemble monumental d’Antequera, qui occupe tout le sommet de la colline. Vous avez l’entrée de l’Alcazaba sur votre droite, et devant vous, se dresse la Collégiale royale de Santa Maria la Mayor. Alors, malheureusement, pour entrer visiter ces deux incontournables d’Antequera, il faudra prendre un billet. Vous pouvez choisir de découvrir l’un ou l’autre ou les deux en prenant un billet combiné. Mais quoi qu’il en soit, voici quelques informations sur ces deux éléments clés de la ville.

L’Alcazaba, vous le savez déjà, est une ancienne forteresse arabe. Elle profite de sa situation privilégiée sur les hauteurs de la cité pour la protéger des attaques extérieures, notamment de celles des Espagnols pendant la Reconquista. Ses origines sont incertaines, elles pourraient remonter à l’époque romaine. Ce qui est sûr en tout cas, c’est que les murs d’enceinte qui sont encore debout aujourd’hui, ont été bâtis au XIe siècle, probablement sous le règne de Badis Ben Habus, troisième roi du Taïfa de Grenade.

Si vous êtes un peu perdus quand on vous parle pendant votre séjour en Andalousie, de Taïfa, de Califat, de domination omeyyade, Almohade, ou encore des Almoravides, c’est normal, on parle quand même de 7 siècles de domination musulmane, donc forcément il y a eu des rebondissements. Je vais vous expliquer vite fait qui est qui.

En gros, pour y voir plus clair, ce qu’il faut retenir c’est qu’au VIIIe, le royaume musulman ajoute à ses terres la péninsule ibérique qu’ils prennent aux Wisigoths. Ils nomment leur nouveau territoire Al Andalous. Bref, leur empire étant divisé en 4 califats, ils relient Al Andalous au Califat des Omeyyades. Le territoire est alors dirigé par une dynastie depuis Cordoue. C’est ce qu’on appelle l’Émirat de Cordoue. Mais après, l’Émir s’autoproclame Calife et l’Émirat monte en grade et devient le Califat de Cordoue.

Mais là, ça va mal finir et se solder en une guerre civile qui fera éclater ce Califat en plein de petits morceaux. Et ce sont ces morceaux qu’on appelle des Taïfas. Chacune est attribuée à une famille ou une dynastie, mais on va vite se rendre compte qu’un royaume éclaté ne peut pas trop lutter contre les avancées de la Reconquête espagnole. Alors, quand Tolède tombe aux mains des catholiques, on appelle à la rescousse les Almoravides. Eux, ce sont des moines soldats du Sahara, qui ont une interprétation rigoureuse de l’Islam.

Ils vont commencer à unir les Taïfas mais ne vont pas réussir à stopper les catholiques ni à faire face au mécontentement des Andalous. Du coup arrivent les Almohades qui vont dégager les Almoravides et prendre Séville comme capitale. La Reconquête espagnole va continuer à avancer et à gagner du terrain. La dynastie des Nasrides, tout au sud de la Péninsule ibérique, en profite pour se créer un royaume et c’est cet ultime morceau d’Al Andalous, le royaume Nasride de Grenade qui sera le dernier à tomber le 2 janvier 1492.

En ce qui concerne notre forteresse, elle a empêché Pedro Ier de Castille, de prendre Antequera en 1361, et lui a donné le nom de ville forte. Après cette attaque, on améliore les défenses et reconstruit des parties de la citadelle. Mais cela ne suffira pas et la ville et sa citadelle tombèrent finalement aux mains des chrétiens lors de la prise d’Antequera après 5 mois de siège en 1410. On considère cette prise stratégique comme l’un des plus grands triomphes chrétiens. De là est né le célèbre dicton de la ville “Salga el Sol por Antequera” (le soleil se lève pour Antequera). Cette phrase est utilisée pour exprimer l’incertitude d’un résultat, mais la détermination de tout faire pour y arriver.