La porte de la Craffe

De loin l’un des monuments les plus connus de la ville, la Porte de la Craffe, possède une histoire passionnante.

Unique représentant des anciennes fortifications médiévales qui entouraient Nancy, cet opulent édifice indique depuis toujours l’entrée de la Vieille-Ville. D’ailleurs, les ducs de Lorraine s’en sont servis de porte d’honneur, jusqu’en 1610.
L’origine de son nom n’est pas connue, mais certains laissent entendre que Craffe viendrait du mot allemand “Kraft” avec un k, qui veut dire “fort”. Ou bien d’un gentilhomme napolitain, autrefois connu sous le nom de “Caraffa”.

Édifiée entre le XIVe et le XVe siècle, la porte possède deux tours rondes, qui ont respectivement servi de prison jusqu’au XIXe siècle. Une information que beaucoup de Nancéiens peuvent se complimenter de connaître, mais jusqu’à un certain point.
Plus que de simples prisonniers, il est dit que des sorciers et des sorcières ont eux aussi été enfermés derrière ces murs épais, dans l’attente de leur mise à mort.

On ne le sait pas assez, mais en Lorraine, 3 000 procès pour de soit-disant actes de sorcellerie ont été tenus entre le XVIe et le XVIIe siècle. Et au total, 2 000 personnes ont été accusées, majoritairement des femmes, pour finir condamner au bûcher.
Le problème, c’est qu’à cette époque, un rien pouvait vous incriminer de sorcellerie. Il est dit que si vous aviez le malheur d’éternuer 3 fois de suite, c’est que vous étiez forcément sur le point de jeter un mauvais sort. Pas très fondé comme accusation.

Sublimée par une importante restauration à la fin du XIXe siècle, durant laquelle la croix Lorraine et le Chardon de Nancy ont été ajoutés à la façade, la belle porte de la Craffe est évidemment l’un des monuments historiques de la destination, et ce, depuis 1886.