Le Castillo del Principe

Vous ne le ressentez peut-être pas, mais ici, vous êtes probablement en altitude. Pour la simple et bonne raison qu’à votre droite se déploie la Loma de Aróstegui, soit l’une des plus hautes collines que La Havane recense sur son territoire.

Et à l’époque, vous imaginez bien que les collines, on ne s’amusait pas à les dévaler. Non, on tirait profit de leur hauteur pour y construire des forteresses redoutables, afin de décourager et combattre l’ennemi. En longeant cette rue et en prenant la seconde à droite, soit la Calle F, vous découvrirez justement celle qui assurait la défense du quartier Vedado. J’ai nommé le Castillo del Principe.

Après avoir été prise au piège par les Anglais pendant près d’un an, en 1762, La Havane tire leçon de cet échec et fait construire plusieurs sites fortifiés. Intra puis extramuros. C’est comme ça qu’en moins de 10 ans, le Castillo del Principe sort de terre. Un immense château, en forme de pentagone, dont l’appellation rend hommage au fils de Carlos III, roi d’Espagne à l’époque.

Doté de bastions, de contreforts et de tranchées profondes, le site s’est reconverti plus d’une fois selon les besoins du moment. En effet, il a endossé le rôle de prison nationale, puis locale, sur près d’un demi-siècle, entre l’époque coloniale et le triomphe de la Révolution cubaine. Les prisonniers étaient essentiellement des hommes politiques et des révolutionnaires de premier plan. Il y a eu José Martí, figure de lutte pour l’indépendance du pays ou encore Julio Antonio Mella, l’un des fondateurs du Parti communiste de Cuba.

Inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 1982, le Castillo del Principe est aujourd’hui une unité cérémonielle.