La Savane
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Fort-de-France, Bienvenue sur l’île aux fleurs
Vous longez à présent le parc de la Savane, qui s’étend sur 5 hectares, entre la ville, le fort Saint-Louis et la mer. Cette vaste étendue paysagère a longtemps été au cœur de la vie des Foyalais. Et pourtant, elle n’était à la base qu’une zone marécageuse gagnée par la mer et la mangrove.
C’est au XVIIIe siècle que l’espace est finalement investi et transformé en place d’armes pour les soldats du fort Saint-Louis. La population va ensuite peu à peu s’approprier le lieu, non contente d’avoir trouvé là un endroit idéal de promenade.
C’est en 1830, sous le règne de Louis-Philippe, que la place perd sa vocation militaire et devient un jardin à proprement parler. On le baptise pour l’occasion “Le jardin du Roi”, et on y plante de nombreuses espèces végétales natives de l’île et des Antilles en général.
En 1859, on ajoute une statue en marbre de Carrare de 5 mètres de haut, représentant Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon 1er. L’œuvre de Vital Dubray regarde en direction des 3 Îlets, la commune natale de l’impératrice.
En 1891, un terrible cyclone s’abat sur l’île dévastant tout sur son passage. Le jardin est dans un triste état. La ville le restaure petit à petit, avant de l’agrandir en 1935, à l’occasion du tricentenaire du début de la colonisation en Martinique. C’est à ce moment que l’on installe également la statue en bronze de Pierre Belin d’Esnambuc, le premier colon d’origine normande à s’être installé sur l’île.
Ce nouvel espace redevient le lieu de vie par excellence de Fort-de-France, là où l’on se rencontre et se où l’on se rassemble. C’est ici qu’ont lieu les cérémonies officielles et les manifestations publiques, comme la visite du Général de Gaulle en 1965.
En 1970, Aimé Césaire, alors maire de la ville, fait déplacer les monuments emblématiques de la colonisation pour répondre aux attentes d’une partie de la population. Ne cherchez pas cependant ces deux statues. Celle de Joséphine a été symboliquement décapitée en 1991, rappelant qu’elle avait échappé au sort de la guillotine.
Si pour certains habitants de l’île elle représentait une illustre ancêtre dont ils étaient fiers, beaucoup d’autres la tenaient pour responsable du sort des esclaves. Fille d’un riche exploitant de canne à sucre possédant plus de 300 esclaves, on raconte que c’est elle qui aurait incité Napoléon 1er à rétablir l’esclavage en 1802 alors que la pratique avait été abolie à la Révolution.
La statue de Pierre Belain d’Esnambuc a été déboulonnée en 2020 par un groupe d’activistes, suivi de près par ce qu’il restait de Joséphine, souhaitant mettre à terre ces symboles controversés.
Aujourd’hui, la place a retrouvé sa fonction de lieu public très apprécié, où l’on vient se promener, et acheter des douceurs dans les kiosques qui longent les allées bordées de manguiers et de tamariniers. Alors, trêve de paroles, je vous laisse en profiter.
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