Harbourg Green Park
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Vancouver, Où les montagnes rencontrent l’océan
La Bute Street vous mène tout droit sur le parc Harbour Green, étendu le long de Coal Harbour. La ville compte de nombreux parcs, et espaces verts, sans parler de l’incroyable Stanley Park, qui mérite à lui seul qu’on lui dédie une journée complète. D’ici, vous voyez sa pointe est, qui vous appelle au loin.
Si vous voulez en savoir plus sur comment le découvrir et les lieux à ne pas rater dans cette immensité de nature, rendez-vous dans la partie conseil de Vancouver, sur notre site internet. Vous y trouverez toutes les informations nécessaires. Mais revenons à notre Harbour Green Park. Son point fort est indubitablement cette vue splendide qu’il vous offre sur les montagnes de la côte nord.
Cette longue étendue d’herbe vous propose diverses possibilités pour profiter de l’espace et vous livrer à la contemplation. Alors, profitez de l’air marin du large, reposez-vous sur un banc, jetez une couverture au sol pour un pique-nique improvisé, ou flânez sur la jetée… Vous y trouverez une fontaine à jets pour vous rafraîchir en été, un restaurant, et diverses œuvres d’art, comme ce hangar à bateaux, élevé à 3 mètres de haut, dans les allées plus éloignées.
Vous trouverez également un mémorial à l’incident du Komagata Maru. Si cela ne vous dit rien, sachez qu’il s’agit d’un évènement majeur de l’histoire de l’immigration canadienne, largement transcrit dans la culture populaire. Le Komagata Maru était un bateau japonais, parti de Hong-Kong pour rejoindre Vancouver en 1914. Il transportait 376 passagers, sujets de la couronne britannique, originaire d’Inde. À son arrivée dans le port de Coal Harbour de Vancouver, le bateau ne fut pas autorisé à accoster.
24 personnes furent admises sur le territoire, mais les 352 autres durent faire demi-tour et entreprendre à nouveau ce long voyage vers l’Inde. Les passagers enfreignaient effectivement une loi de 1908, visant à stopper l’immigration indienne. Le texte stipulait en effet que les immigrants ne pourraient pas entrer sur les terres canadiennes, s’ils avaient fait escale avant d’arriver. Seul un voyage ininterrompu depuis son pays d’origine, permettait d’accéder légalement aux frontières canadiennes. Un tel voyage étant impossible depuis l’Inde, le gouvernement se protégeait de ce que l’on appelait alors, l’invasion hindoue.
Le Canada excluait ainsi toute une partie du monde, à une époque où il recevait une immigration record, d’environ 400 000 personnes par an, principalement venues d’Europe. Cette loi est restée en vigueur jusqu’en 1947. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Lorsque le Komagata Maru se voit refuser l’entrée au port, les passagers s’insurgent et jettent sur les policiers du charbon et des briques.
Un comité de soutien aux passagers est créé, et l’affaire est portée à la Cour suprême de Colombie-Britannique. Cette dernière sera unanime, et déclarera qu’elle n’avait pas à interférer avec les décisions du département de l’immigration et de la colonisation. Le bateau fait alors demi-tour et arrive à Calcutta le 27 septembre 1914. À peine entré au port, le Komagata Maru est arrêté par un navire de guerre anglais, et les passagers sont placés sous surveillance. Le gouvernement du Raj britannique déclare les voyageurs hors-la-loi et agitateurs politiques.
19 passagers seront tués, et ceux qui n’ont pas pu s’enfuir seront arrêtés et emprisonnés, et maintenus en état d’arrestation pendant toute la durée de la Première Guerre mondiale. Un drame qui fut largement cité à l’époque pour souligner les inégalités d’accès à l’immigration canadienne. En 2006, le gouvernement fonde un programme de reconnaissances historiques pour les communautés. La même année, le Premier ministre Stephen Harper présentera des excuses à la communauté sino-canadienne pour les politiques d’immigration allant à l’encontre des populations chinoises jusqu’au milieu du XXe siècle.
Il annonça également que le gouvernement canadien reconnaissait ses torts dans l’incident du Komogata Maru et travaillerait avec la population hindoue canadienne sur la meilleure manière de mettre en lumière cette période sombre de leur histoire. Si vous voulez en savoir plus sur le sujet, n’hésitez pas à aller voir le mémorial, situé quelques mètres plus loin sur la droite.
Découvrez Vancouver avec l’application navaway®
Une navigation interactive à travers les plus belles rues, places et quartiers
28 audioguides ludiques avec commentaires historiques, anecdotes et quelques mystères
Commentaires