Histoire de Mont-de-Marsan Pt 1

Les eaux de la Midouze, les pierres du donjon Lacataye, les sculptures du musée Despiau-Wlérick, le sable battu des arènes du Plumaçon, prenez tous ces ingrédients, mélangez-les et vous obtiendrez à quelque chose près ce qui compose l’identité de Mont-de-Marsan.

Ou du moins certains éléments essentiels de son histoire que nous allons à présent vous raconter dans ces deux prochains audioguides.

La création de la capitale landaise remonterait au XIIe siècle, lorsque Pierre de Marsan, ancêtre au seizième degré du roi de France Henri IV, décide d’implanter sa vicomté au confluent de la Midouze.
Ce dernier a tout compris, en faisant bâtir une importante forteresse autour d’un bourg et d’un château, en place de l’actuel théâtre montois, il contrôle et lève un impôt sur le flux des marchandises qui transitent sur les eaux en contrebas.
Et comme les échanges commerciaux de céréales, de résine, de sel et de métaux vont à tout-va avec Bayonne, l’argent ne manque pas.

En un peu plus d’un siècle, Mont-de-Marsan se développe généreusement avec l’apparition de nouveaux quartiers, d’un débarcadère, d’un pont sur le Midou, d’une première église et d’un port à l’activité très saine grâce à sa position stratégique au croisement de la Haute Lande, de la Chalosse et de l’Armagnac.
Sur les plans défensifs, portuaires et religieux, tout réussit à cette ville nouvelle.

Mont-de-Marsan au Moyen Âge, c’est aussi l’histoire d’une terre qui va être rattachée à la couronne britannique.
En effet, en 1152, Aliénor d’Aquitaine, reine de France pendant 15 ans, donne en dot son duché lors de son mariage avec Henri Plantagenêt, comte d’Anjou et futur roi d’Angleterre en 1154. Également appelé duché de Guyenne, ce vaste territoire s’étend alors entre la Loire au nord, les Pyrénées au sud, et la mer Méditerranée au sud-est. Mont-de-Marsan étant en plein dans les limites, elle passe donc sous la domination anglaise jusqu’en 1441.

Durant la guerre de Cent Ans, opposant le royaume de France à celui de l’Angleterre, Gaston III de Foix, vicomte de Marsan, va asseoir sa domination sur le piémont nord pyrénéen en alliant diplomatie, stratégie et art militaire. Il renforce d’une part les fortifications de la cité landaise en construisant le château de Nolibos, aujourd’hui disparu. Et d’autre part, il intensifie le système de défense en créant une imposante tour de guet à partir de deux anciennes maisons romanes. Vous l’avez compris, le donjon Lacataye naît.

Entre le Moyen Âge et l’Ancien Régime, autrement dit la fin de la Révolution française, Mont-de-Marsan poursuit son développement autour de ses 3 rivières, et tout particulièrement la Midouze, qui a le privilège d’être navigable. Les confréries de bateliers sont à l’origine de tout un commerce fluvial où les principales richesses de la région voyagent d’une cité à une autre par gabare. Ces barques à fond plat, localement appelées “galupes”.

Animée par ce va-et-vient de marchandises, Mont-de-Marsan est alors baptisée le “Grenier de la Gascogne”.