Le Panthéon

L’imposant monument qui s’élève fièrement devant vous, c’est bien sûr le Panthéon ! Lorsque Louis XV tombe malade en 1744, il promet, s’il guérit, de reconstruire l’église Sainte-Geneviève, qui est apparemment à l’époque la Sainte préférée des Parisiens. Il guérit donc, vous vous en doutez, et fait ériger une église. Enfin, il organise le tout, mais c’est quand même les Parisiens qui vont la financer sous la forme d’une grande loterie.

Le jeune architecte Jacques-Germain Soufflot est à la tête du projet et s’inspire de ce qu’il a vu à Rome tout en voulant faire plus grand que ce qu’il a vu à Londres. Vous ne le voyez pas de l’extérieur, mais il monte 3 coupoles les unes sur les autres et fait du Panthéon le monument le plus haut de Paris jusqu’à ce que soit construite la tour Eiffel. Pas de bol pour Soufflot, il ne verra pas le résultat et mourra 10 ans avant la fin de la construction menée à bien par son élève Rondelet.

L’église devient Panthéon sous la Révolution avec sur son fronton la célèbre phrase: “Aux grands hommes, la patrie reconnaissante”, puis fait un ping-pong permanent entre église et Panthéon jusqu’à la mort de Victor Hugo en 1885 où l’on décidera que l’église restera Panthéon pour de bon ! Un décret ajoute “Les restes des grands hommes qui ont mérité la reconnaissance nationale y seront déposés. »

Avant Victor Hugo, Mirabeau a été le premier à entrer au Panthéon, mais aussi à en sortir lorsque la foule découvrit son côté agent double, révolutionnaire le jour et conseiller du roi la nuit. Depuis De Gaulle, c’est le président de la République qui choisit qui entre au panthéon. Ce n’est pas l’importance des reliques ou de la présence réelle d’un corps physique qui compte. Parfois, des tombeaux sont vides comme celui du marquis de Condorcet ou alors on a des doutes sur l’origine des cendres comme pour celles du résistant Jean Moulin, mais peu importe, c’est toute une symbolique qui est en jeu.

On honore des vies, des combats, des valeurs, des parcours, de grandes femmes et grands hommes à qui l’on doit beaucoup aujourd’hui. C’est le moment de penser à eux.

Aux idées de Voltaire et de Rousseau, aux romans engagés de Zola, à l’invention géniale de Louis Braille, ironiquement transféré sans ses mains, aux découvertes de Marie Curie, double prix Nobel et première femme a être entrée au Panthéon pour ses actions et non en accompagnatrice de son mari, il y a aussi René Cassin prix Nobel de la Paix qui a fait adopter la Déclaration des Droits de l’Homme, Simone Veil, icône de la lutte pour les droits des Femmes, et plus récemment Maurice Gennevois poète et témoin de la Grande Guerre et Joséphine Baker, artiste résistante et militante féministe anti-raciste.

La liste est longue et lourde de sens. La tombe du Soldat inconnu aurait aussi dû se trouver au Panthéon, mais on choisit finalement l’Arc de Triomphe pour une symbolique plus militaire.