Place de l’Hôtel de Ville
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Compiègne, Au cœur de l’Histoire
Vous voilà sur la place de l’hôtel de ville entouré de Jeanne d’Arc brandissant son drapeau et de celui qui est peut-être le plus bel édifice de la ville, l’Hôtel de Ville de Compiègne. Sa construction débute dans les années 1500.
Il n’est pas toujours évident de savoir se remettre dans le contexte quand on repart aussi loin, alors sachez qu’au début du XVIe siècle, à Compiègne, on est bien. La guerre de Cent Ans est derrière nous, et les affaires reprennent ! Compiègne est une ville marchande au carrefour entre Paris et les Flandres et l’économie est florissante.
C’est la grande époque des constructions municipales. Vous vous doutez bien que, lorsque tout va bien, il faut que ça se sache. On veut éblouir et montrer la puissance retrouvée. J’espère que quelques siècles plus tard, l’effet est toujours là !
L’édifice est alors construit dans le style Louis XII, dont vous voyez la statue équestre dans la niche sur la façade. Ce style qu’on appelle Louis XII annonce l’arrivée d’une nouvelle mode influencée par les Italiens. C’est notre transition à nous du Gothique à la Renaissance. Comme le Plateresque chez les Espagnols.
La façade est monumentale et bien décorée. Vous y trouverez les effigies de Charles VII et de Jeanne d’Arc. Elle fait 47 mètres de haut et 24 mètres de large. Rien que le fait d’avoir réussi à faire autant de place à l’intérieur d’une ville fortifiée relève de l’exploit et montre bien le nouveau pouvoir de la municipalité, acquis principalement au cours du siècle dernier, car très sollicitée pendant la guerre de Cent Ans.
Au cours du siècle suivant, le monument sera agrandi, les décors sculptés modifiés. Puis, durant le siècle des Lumières, l’hôtel de ville sera sévèrement vandalisé par les révolutionnaires. Une grande partie du décor médiéval, tapisseries, tableaux, meubles, disparaît et la façade est franchement amochée.
Si elle est si belle aujourd’hui, c’est grâce à notre sauveur de bâtiment national, j’ai nommé l’auteur, historien et archéologue : Prosper Mérimée. Il va inscrire l’hôtel de ville sur la liste des monuments historiques de France en 1840. Avec l’arrivée du Second Empire et la présence de Napoléon III à Compiègne, une grande restauration du bâtiment est lancée, menée de main de maître par Viollet-le-Duc en personne qui décrit l’hôtel de ville de Compiègne comme étant “le meilleur exemple d’architecture civile du nord de la France”.
Pour info, et parce que c’est mignon, l’impératrice Eugénie appelait le célèbre architecte ma petite violette. Je vous laisse admirer le résultat. Le beffroi, avec sa flèche flanquée de tourelles à poivrière, culmine à 47 mètres dans le ciel picard. Il abrite une grosse cloche, fondue en 1303, qui est une des plus anciennes cloches que l’on connaît encore aujourd’hui.
Depuis 1530, le beffroi possède aussi une horloge ! Aujourd’hui encore, vous verrez 3 jacquemarts en bois, c’est-à-dire des automates d’art, taper les heures de leurs marteaux sur 3 petites cloches. Les trois picantins ont vite écopé de trois surnoms correspondant aux trois ennemis de Compiègne à l’époque, je vous présente donc Langlois pour les Anglais, Flandrin pour les Flamands et Lansquenet pour les Allemands.
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