Le Panthéon

L’imposant monument, qui s’élève fièrement devant vous, est bien sûr le Panthéon ! Lorsque Louis XV tombe gravement malade en 1744, il promet, s’il guérit, de reconstruire l’église Sainte-Geneviève, qui est à l’époque la Sainte préférée des Parisiens, et d’y installer ses reliques. Le roi échappe de justesse à la mort et tient sa promesse en lançant la construction d’une imposante église, financée par plusieurs loteries.

Le jeune architecte Jacques-Germain Soufflot est à la tête du projet. Inspiré par ce qu’il a vu à Rome, il rêve de surpasser ce qu’il a observé à Londres. Il propose une église à dôme en forme de croix grecque, c’est-à-dire à 4 branches courtes égales en largeur et en longueur. Vous ne le voyez pas de l’extérieur, mais il monte 3 coupoles les unes sur les autres et fait du Panthéon le monument le plus haut de Paris jusqu’à ce que soit construite la tour Eiffel en 1889. Il puise dans plusieurs registres et nous livre un monument de l’architecture mêlant savamment le gothique et le byzantin, à l’architecture classique et surtout gréco-romaine, avec son péristyle à colonnes et son fronton triangulaire. Malheureusement, Soufflot ne verra pas le résultat et mourra en 1780, 10 ans avant la fin des travaux, menés à bien par son élève Rondelet. Mais l’église n’a pas le temps d’être consacrée, qu’éclate la Révolution.

En 1791, à la mort de Mirabeau, on songe à réunir sous un même toit, les tombes des grands hommes de France, et l’édifice Sainte-Geneviève changent de vie. Les fresques et les croix sont enlevées, le projet des deux clochers abandonné et l’on grave sur son fronton la célèbre phrase: “Aux grands hommes, la patrie reconnaissante”. C’est donc Mirabeau qui fit le premier a être enterré au Panthéon. Mais sachez qu’il fut également le premier a en ressortir, lorsque l’on découvrit les relations que le révolutionnaire entretenait en secret avec la Monarchie.

Au XIXe siècle, le Panthéon se verra plusieurs fois réaffecté au culte catholique, tantôt en conservant les tombeaux des héros nationaux, tantôt en étant dédié totalement à sainte Geneviève. C’est encore une fois la mort d’un homme qui marquera un tournant, cette fois définitif dans la destinée du Panthéon. Celle de Victor Hugo, véritable pilier au sein de la littérature française et de la société. Depuis de Gaulle, c’est le président de la République qui choisit qui entre au panthéon. Ce n’est pas l’importance des reliques ou la présence réelle d’un corps physique qui compte. Parfois, des tombeaux sont vides comme celui du marquis de Condorcet ou alors on a des doutes sur l’origine des cendres comme pour celles du résistant Jean Moulin, mais, peu importe, c’est toute une symbolique qui est en jeu.

On honore des vies, des combats, des valeurs, des parcours, de grandes femmes et grands hommes à qui l’on doit beaucoup aujourd’hui.
C’est le moment de penser à eux. Aux idées de Voltaire et de Rousseau, aux romans engagés de Zola, à l’invention géniale de Louis Braille, ironiquement transféré sans ses mains, aux découvertes de Marie Curie, double prix Nobel et première femme a être entrée au Panthéon pour ses actions et non en accompagnatrice de son mari, il y a aussi rené Cassin prix Nobel de la Paix qui a fait adopter la Déclaration des droits de l’Homme, Simone Veil, icône de la lutte pour les droits des Femmes, et plus récemment Maurice Gennevois, poète et témoin de la Grande Guerre et Joséphine Baker, artiste résistante et militante féministe antiraciste.

La liste est longue et lourde de sens. La tombe du Soldat inconnu aurait aussi dû se trouver au Panthéon, mais on choisit finalement l’arc de triomphe pour une symbolique plus militaire. L’entrée au Panthéon est payante, mais vaut largement son prix.

Vous pouvez décider de participer à une visite thématique accompagnée d’un guide conférencier ou de découvrir le monument librement. L’entrée vous donne accès à la crypte, où vous verrez en plus des célèbres tombeaux, la Constitution française. Autre incontournable du Panthéon : l’incroyable pendule de Foucault, qui vous montre en direct la terre tourner !

L’expérience, menée pour la première fois en 1851, est à voir, et comme le disait si bien Marie Curie : “Dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre”.