Cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul

Vous voilà place Saint-Pierre face à la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint Paul. De taille à peu près équivalente à celle de Notre-Dame de Paris, elle a, elle aussi été touchée par un important incendie en 2020. Si l’on en croit la légende populaire, au IIIe siècle arrive de Rome, saint Clair, en possession d’un clou qu’il affirme venir de la croix sur laquelle a été crucifié le martyre saint Pierre. Il fait alors édifier une chapelle pour abriter sa relique. Il choisit l’emplacement actuel de la cathédrale, car le site aurait été initialement occupé par un temple druidique dédié à Janus. Janus, vous ne le connaissez pas, mais pourtant c’est lui qui a donné son nom au mois de janvier ! Il est le dieu romain des commencements et des fins ! Il est toujours représenté avec une double face, l’une tournée vers le passé et l’autre vers l’avenir. Bref, tradition mise à part, on sait qu’une première église est bâtie ici au IVe siècle, à proximité de l’enceinte gallo-romaine, ce qui va finir par poser problème lorsque l’on va vouloir l’agrandir. Cette église, nommée Saint-Jean-Du-Baptistère , n’existe plus aujourd’hui, mais on a retrouvé, lors de fouilles menées en 1910, des vestiges de deux piscines du baptistère. Cette église a été suivie d’une première cathédrale, bâtie au VIe siècle, puis d’une cathédrale romane, édifiée au XIe siècle. La construction de celle que vous voyez aujourd’hui a commencé en 1434 et s’est étalée sur 4 siècles. C’est incroyablement long même pour l’époque. En tout cas, la traversée des siècles et des influences de chaque époque ne l’a bizarrement pas trop affectée et elle arbore un beau style gothique cohérent. Elle abrite surtout un chef d’œuvre de la Renaissance, à savoir le tombeau de François II et Marguerite de Foix, les parents d’Anne de Bretagne. Avec un tombeau majestueux en guise de lit d’éternité, les deux gisants en marbre blanc de carrare représentant le couple ducal semblent paisiblement endormis et étonnamment vivants ! La sculpture est un chef-d’œuvre incontesté de Michel Colomb. Si vous avez la chance de pouvoir l’observer aujourd’hui, c’est parce que l’œuvre a été démontée et cachée pendant la Révolution. À cette époque, lorsque l’édifice passe dans le domaine public, on ajoute à l’édifice une tour d’observation en bois de 10m de haut, munie de télescopes, qui sert de poste d’observation militaire. La cathédrale est alors transformée en écurie et en arsenal, mais conserve son grand orgue pour célébrer les fêtes publiques. En 1796, la cathédrale Saint-Pierre et Saint-Paul a bien failli disparaitre. Un certain M. Fleury avait en effet émis le souhait de l’acheter pour la démolir et en faire une carrière de pierres. Mais son projet ne sera pas accepté. En 1800, une poudrière explose dans la tour des Espagnols du château des ducs de Bretagne, entrainant de gros dégâts sur la partie sud de la cathédrale. Mais ce n’est pas le seul drame qu’essuiera la cathédrale au cours de son existence. Des bombardements en 1944, suivis d’un terrible incendie en 1972, menèrent à une profonde restauration de la cathédrale au XXe siècle. Malheureusement, en 2020, un nouvel incendie, criminel cette fois-ci, fait disparaitre l’orgue du XVIIe siècle, de nombreux tableaux, et exploser des vitraux. Les travaux de restauration sont toujours en cours, mais la cathédrale est à nouveau ouverte à la visite depuis le début de l’année 2024. Je vous laisse aller découvrir son intérieur et admirer l’incroyable tombeau ducal, avant de prendre le chemin du château.