La place Stanislas (Pt 2)

Flattée aussi bien par les habitants que par les milliers de visiteurs, la place Stanislas ne tarit pas d’éloges. On l’a dit belle, harmonieuse, immense, lumineuse, mais saviez-vous qu’elle sait aussi être surprenante ? Eh oui, la chouchoute de Nancy concentre un combiné d’anecdotes et de secrets, qui ne manqueront pas d’accroître l’engouement que vous lui portez déjà.

De sa création à nos jours, la place Stanislas a changé 7 fois d’identité. Son tout premier nom de “place Royale” a été remplacé par celui de “place du Peuple”, puis par celui de “place Napoléon”, avant de revenir d’actualité en 1814.
Dix-sept ans plus tard, l’appellation “place Stanislas” fait son entrée, avant le retour en force de “place du Peuple” en 1848. Mais comme la dénomination “place Stanislas” fut à nouveau choisie en 1851, c’est cette dernière qui a perduré jusqu’à aujourd’hui.

En plus de 200 ans d’existence, le lieu nancéien en a connu des époques. Et avec elles, leur lot de bonnes et mauvaises décisions le concernant. L’une des plus marquantes est sans nul doute lorsque la ville l’a transformé en un gigantesque parking pouvant accueillir 600 véhicules.
Cet échec esthétique, réalisé dans les années 1960, a heureusement été abandonné dès lors que l’esplanade a été classée au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1983. Et depuis, c’est sans regret !

À l’angle de droite, du pavillon occupé par la brasserie Jean Lamour, avez-vous remarqué cette tige métallique terminée d’un petit soleil à l’horizontale ? Il ne s’agit pas d’un ornement, mais d’une méridienne.
Confectionnée par l’horloger Michel-Joseph Ransonet, elle permettait aux locaux de régler leurs montres, peu précises aux XVIIe et XVIIIe siècles, lors du midi solaire. Pour cela, la population devait se repérer au tracé d’ombre vertical laissé par les rayons du soleil, au contact de la tige métallique.

Sur ses flancs, comme au sol, la place Stanislas fait preuve d’une réelle harmonie. Un défi de tous les jours qui demande beaucoup de soin et d’entretien quotidien. Le dernier gros épisode de rénovation qu’a connu le “cœur de Nancy” s’est déroulé en 2005.
En effet, pour ses 250 ans, la place Stanislas s’est refait une beauté. À commencer par ses 300 000 pavés qui ont été retirés, vendus individuellement aux particuliers pour un euro symbolique, avant d’être remplacés par d’autres, importés de Croatie.

Durant l’opération, une capsule temporelle a été enfouie sous le nouveau pavage. Elle contiendrait une météorite lunaire offerte par le Centre de Recherches Pétrographiques et Géochimiques, une édition de L’Est Républicain au 250e anniversaire de la place et un livre contenant des pensées, des dessins, ainsi que 1360 photos de Nancéiens et ouvriers du chantier.
Afin d’être retrouvée et déterrée par les générations futures, la capsule temporelle se trouve sous un pavé marqué d’une étoile. Si depuis le piédestal de la statue de Stanislas, vous comptez 7 pas vers l’Arc Héré, puis 2 pas vers la gauche, vous devriez normalement tomber dessus.

Belle en toute circonstance, et encore plus lors du spectacle son et lumière qu’elle reçoit chaque été, la place Stanislas séduit au-delà des frontières. En 2010, le guide de voyage Lonely Planet l’a élue 4e plus belle place au monde derrière la Grand-place du marché à Cracovie, la place Saint-Marc à Venise et la place Djemaa el-Fna à Marrakech.
De quoi rendre fier le peuple français, qui en septembre 2021 n’a pas hésité à la choisir comme leur nouveau “monument préféré” de France, via l’émission de Stéphane Bern. Détrônant ainsi la Citadelle de Beaufort !

Après ça, que rajouter de plus…