Place de la Comédie

Prendre un café, faire du shopping, assister à un opéra sont la mince liste des activités qui font que la place de la Comédie est le lieu de passe-temps favori de tout Montpelliérain. Depuis plus de 250 ans, c’est le cœur battant de la ville et son histoire, écrite au gré de rebondissements et d’anecdotes, la classe comme l’un des passages obligés de notre itinéraire de visite.

Principal carrefour du centre historique, autrefois comme aujourd’hui, la place de la Comédie apparaît en 1755, sur un ancien terrain de fortifications. C’est le puissant cardinal de Richelieu, principal ministre de Louis XIII, également gouverneur de Montpellier à l’époque, qui en fait la demande.
Son appellation ne fait pas l’objet de grandes recherches, puisque l’on s’inspire directement du théâtre municipal établi sur l’un de ses pourtours. Ce même théâtre qui, incendié à plusieurs reprises entre 1785 et 1881, va ponctuer le vécu de la place sans jamais porter atteinte à sa forme rectangulaire.

Dans les années 1790, la municipalité installe ce qui deviendra le point de ralliement principal de l’adresse, à savoir la fontaine des Trois Grâces. Initialement située sur la place de la Canourgue, où se trouvait aussi l’Hôtel de Ville, l’œuvre met en scène Aglaé, Euphrosyne et Thalie. Trois divinités grecques qui, ici réunies, ont pour but d’incarner la beauté, la nature, la fécondité et la créativité de l’homme.
Déplacée au musée Fabre en 1989, et une nouvelle fois dans le hall de l’Opéra Comédie, où elle réside toujours, la sculpture originale a été remplacée par une copie sur l’esplanade.

Au XIXe siècle, la place de la Comédie devient un lieu de passage très fréquenté suite au percement de la rue Foch et de la rue de la Loge, ainsi que l’inauguration de la gare ferroviaire à proximité. Pour preuve, les adresses attractives, jusqu’à présent concentrées au niveau de la cathédrale Saint-Pierre et de la halle Castellane, migrent alors dans ses alentours. Et d’importants cafés, où se tient l’ancien “marché viticole” hebdomadaire de la ville, ouvrent sur ses angles. Ce qui a pour effet d’attirer la grande bourgeoisie montpelliéraine dans ces beaux immeubles haussmanniens, reconnaissables à leurs balcons filants.

Étalée sur 230 mètres de long et 50 mètres de large, la place de la Comédie constitue, avec l’esplanade Charles de Gaulle, l’un des plus vastes ensembles piétonniers de France, et même d’Europe !
Une surprenante caractéristique quand on apprend que l’espace piéton, point de rencontre et de séduction au XVIIIe siècle, était autrefois concentré autour de la fontaine. Cette modeste zone, encore visible de nos jours, a donné le surnom de place de l’Oeuf à la place de la Comédie, en raison de sa forme ovoïde.

Prochainement plus végétalisée et très photogénique, grâce à son décor XIXe siècle dans lequel se détache l’incontournable sommet “scaphandrier” du cinéma Gaumont, la place de la Comédie est sans détour “the place to be” de Montpellier !