Le quartier des Diamantaires

Bienvenue dans l’un des endroits les plus fascinants de la planète ! Vous êtes dans le quartier des diamantaires d’Anvers, un tout petit périmètre où circulent chaque jour… 500 000 carats de diamants.

Oui, vous avez bien entendu : tout l’éclat du monde se donne rendez-vous ici, représentant annuellement 26 milliards de dollars d’échanges !

L’aventure commence au XVe siècle. Grâce à son port, Anvers reçoit les pierres brutes venues du Brésil ou d’Inde. Et avec l’arrivée des juifs séfarades fuyant l’Espagne, la ville hérite d’un savoir-faire inestimable : l’art de tailler les diamants. Rapidement, Anvers devient une place forte du commerce européen. Mais un tournant majeur survient à la fin du XIXe siècle, avec la découverte de gisements en Afrique du Sud… et surtout, avec la colonisation du Congo par le roi Léopold II. Le territoire, d’abord propriété personnelle du souverain, regorge de ressources… dont les diamants. Ceux-ci alimenteront l’industrie belge pendant des décennies.

Une richesse immense, mais qui s’est construite aussi sur l’exploitation brutale des populations locales. Dès les années 1920, les diamants du Congo belge arrivent massivement à Anvers. Aujourd’hui encore, près de la moitié des importations congolaises en Belgique concernent ce précieux minéral.

Le quartier, lui, est un monde à part : juifs orthodoxes et marchands indiens jaïns y travaillent côte à côte, entre traditions séculaires, poignées de main rituelles, et transactions de plusieurs millions. Quatre bourses, dont la mythique Beurs voor Diamanthandel, rythment la vie du quartier.

L’industrie du diamant n’a pas toujours brillé pour les bonnes raisons. Pendant des années, certaines pierres extraites illégalement dans des zones de guerre, principalement en Afrique de l’Ouest, ont servi à financer des conflits armés. On les a appelées les “diamants de sang”. Peut-être avez-vous vu le film Blood Diamond, avec Leonardo DiCaprio ? Inspiré de faits réels, il a contribué à sensibiliser le grand public à cette réalité. Face à l’indignation internationale, un système de contrôle a été mis en place en 2003 : le Processus de Kimberley, pour garantir l’origine éthique des pierres. Anvers a été l’un des premiers grands centres à adopter ce système, pour garantir une traçabilité plus transparente des pierres.

Aujourd’hui, entre défis et renouveau, le quartier se réinvente. Si vous voulez en savoir plus, n’hésitez pas à visiter le musée DIVA dévoilant l’histoire, les coulisses, et toute la magie du diamant. Alors ouvrez l’œil… car ici, chaque pierre a traversé le monde, l’histoire, et des mains expertes, avant d’atterrir dans une vitrine, ou dans la paume d’un homme en costume, prêt à conclure un marché d’un simple regard.