Opéra Comédie

Comédie, la place, comédie, le théâtre, avons-nous droit à une mode montpelliéraine en termes d’appellation ? Pas vraiment, non. En revanche, si ces deux attractions phares de la ville affichent bien le même nom, ce n’est pas le fruit du hasard. Leur histoire est tout simplement liée.

Lorsque la place de la Comédie sort de terre en 1755, on la baptise d’après le théâtre municipal qui se trouve à ses côtés. Ce dernier, fraîchement exécuté par Jacques Philippe Mareschal, ingénieur royal, est gravement endommagé par un incendie dans la nuit du 17 au 18 décembre 1785. Fort heureusement, la situation est vite reprise en main et les traces de l’accident sont gommées par d’importants travaux de reconstruction qui laissent même place à quelques agrandissements.

C’est donc tout neuf et encore plus spacieux qu’auparavant que le nouveau théâtre ouvre ses portes en 1788. Mais pauvre de lui, en 1881, l’histoire se répète et un second incendie, encore plus violent que le précédent, le réduit complètement en cendres. Un témoin de la scène ira même raconter à la presse que l’éclat du feu projetait “un spectacle à la fois grandiose et effrayant”.

Là encore, pas le choix, il faut rebâtir. Pour ce faire, le Conseil municipal organise un concours pour la réalisation du nouveau théâtre. Parmi les 13 projets reçus, c’est celui de Joseph-Marie Cassien-Bernard, élève du célèbre architecte parisien Charles Garnier, qui est retenu pour cette troisième version, officiellement inaugurée en 1888.
Extérieurement, la façade aux trois baies grandioses fait penser à celle de l’opéra de Monte-Carlo. Et intérieurement, l’immense rideau de scène, avec ses bordures à franges peintes, rappelle celui de l’opéra de Paris.

Lieu de spectacle, mais aussi lieu de paraître, l’adresse culturelle accumule les apparats bourgeois. Escalier en marbre, sculptures de maîtres, fresques murales et fresques de plafonds sur plusieurs mètres, monumental lustre en cristal de baccarat pesant 2 tonnes, tout est permis !
Divisé en 2 salles, une de 1200 sièges et une de 350 places, l’opéra Comédie est l’un des plus grands théâtres à l’italienne de France, avec ceux de Paris et celui de Bordeaux.

Autres particularités qui le concernent, son horloge extérieure est remontée chaque semaine à la main, la statue originelle de la fontaine des Trois Grâces repose dans son entrée et de part et d’autre du hall, se trouvent deux voûtes éloignées de 18 mètres dans lesquelles on peut communiquer à distance grâce à la réverbération.

Récemment rénové à l’aube de ses 130 bougies, l’opéra Comédie est bien évidemment inscrit aux monuments historiques. Et ce, depuis 2020.