La cathédrale de Bamberg

Un hôtel de ville insolite, check. Une ou deux brasseries où faire honneur à la bière, check. De belles demeures et palais baroques d’antan, check. Qu’est-ce que Bamberg vous réserve de plus ? Ah oui, on sait, sa cathédrale ! Tellement imposante qu’on ne peut la cacher bien longtemps.

Elle doit son existence à l’empereur du Saint-Empire germanique Henri II, ou Henri le Boiteux pour les plus intimes, qui après avoir fondé l’évêché de Bamberg en 1007 l’a fait construire. Manque de chance, la première cathédrale, bénie en 1012, est ravagée par un incendie 69 ans après. Même triste sort pour la deuxième version. À ce stade, on se demande presque si cette affaire n’est pas une malédiction. Mais, contre toute attente, le troisième projet, achevé en 1237, est enfin concluant. Encore mieux, il arrivera même à survivre jusqu’à nos jours.

On parle de ce beau bébé de 94 m de long, surmonté de 4 tours de 80 m de haut, dont l’apparition, à cheval entre les époques romane et gothique, lui a conféré un style architectural uniforme. À l’intérieur, les points forts de la visite sont nombreux et ne manquent pas d’impressionner.

Tout au bout de la nef trône le tombeau du saint couple impérial d’Henri II et de son épouse Cunégonde. Au-delà de leur apport décoratif, les cinq reliefs qui habillent le chef-d’œuvre mettent en scène des légendes sur leur parcours de vie en commun.

Dans la direction opposée, loge le tombeau en marbre du pape Clément II, orné de peintures représentant la Justice, la Modération, la Sagesse et la Bravoure. Petit scoop, il s’agit du seul pape enterré au nord des Alpes. Dit comme ça, ça impressionne, mais pas autant que le dernier trésor artistique que la cathédrale de Bamberg abrite sous ses 4 flèches.

Le Bamberger Reiter, ça vous parle ? Pour faire simple, ce n’est ni plus ni moins la sculpture la plus connue de la cité. On ne sait d’elle que sa date de réalisation, soit 1230, et sa représentation, soit un cavalier sur son cheval. Pour le reste, c’est la grosse interrogation. La véritable identité de l’artiste, ainsi que le nom du roi, pris pour modèle, sont pour l’heure toujours inconnus.

Comme quoi, même après tant d’années d’existence, la cathédrale de Bamberg, bijoux UNESCO, n’a pas encore révélé tous ses secrets.