La Guerre des îles Malouines
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Vous voilà devant un monument aux morts particulièrement important en Argentine, puisqu’il commémore les soldats envoyés se faire littéralement écraser par les Anglais lors du conflit éclair des îles Malouines.
Vous avez sur les stèles devant vous, les noms des 649 soldats morts à la guerre. Les îles malouines, à moins d’avoir été intéressé par le sujet, il y a des chances que vous ne sachiez pas bien où elles se trouvent. Ce sont des îles au large des côtes sud-est de l’Argentine. On les appelle les Malouines en français, parce qu’au XVIIIe siècle, les marins de Saint-Malo, qu’on appelle les Malouins, faisaient pas mal de commerce avec ces îles, mais elles sont aussi connues sous leur nom anglais de Falkland island et bien sûr de Malvinas en espagnol. Vous verrez sans doute au cours de votre voyage des inscriptions, déclarant “Las Malvinas son Argentinas !” et vous comprendrez bien que le conflit est loin d’être enterré côté Argentin. C’est un différend complexe et qui en dit long sur l’histoire du pays.
Pour ceux d’entre vous qui aiment aller au fond des choses, je vais vous expliquer ce qui s’est passé. Installez-vous confortablement pour écouter la suite. Les autres, vous pouvez couper l’audioguide ici et profiter du parc, je vous retrouve à la sortie !
Alors, pour vous expliquer brièvement ce qu’il s’est passé, il faut comprendre deux choses : l’époque et la situation dans laquelle se trouvent les deux principaux intéressés au déclenchement de la guerre et la découverte des îles Malouines. Pour le coup, on peut vraiment parler de découverte, car elles étaient inhabitées avant l’arrivée des Européens. Donc, les premiers à les visiter sont les Espagnols. Mais comme à l’époque ils sont plutôt concentrés sur l’or qu’ils peuvent ramener du Pérou, ils ne trainent pas trop sur les îles qui n’ont rien de spécial finalement et ne sont pas habitées pour une bonne raison. Mais avec le temps, les bateaux vont s’améliorer et avec eux les routes commerciales. Du coup, ces petites îles qui n’intéressaient personne deviennent des points stratégiques. Les Français arrivent alors et construisent un fort, mais se feront mettre dehors par les Espagnols. Puis arrivent les Anglais qui réclament les îles en disant qu’ils les avaient découvertes avant et qu’ils y avaient construit une base. Mais ils se font aussi jeter dehors. C’est la crise des Malvinas de 1770 et trois royaumes revendiquent la souveraineté de ces îles, manquant de déclencher une guerre entre la Grande-Bretagne et l’Espagne. Tout ça va se solder avec un compromis.
Tout cela aurait pu s’arrêter là, mais après la guerre d’indépendance, l’Argentine, délivrée du joug de l’Espagne, considère que si la couronne espagnole n’a plus de droits sur ses terres, il en va de même avec ses îles. Et le pays, à son tour, réclame la souveraineté des îles malouines par logique géographique. Les Argentins s’y installent, mais les Britanniques les sortent rapidement et maintiennent la souveraineté des îles, mais en Argentine on murmure encore et toujours que “las Malvinas son Argentinas”. Voilà pour le décor d’avant-guerre.
Revenons maintenant à notre contexte historique de 1982. On a des deux côtés, des personnalités au pouvoir qui sont pour ainsi dire détestées par leur population. Margaret Thatcher n’a pas la côte en Angleterre et le général Galtieri a plongé son pays dans une dictature sanglante. Ce dernier, qui plus est, avait promis, en arrivant au pouvoir, de récupérer las Malvinas. Pour faire un peu oublier les tensions de sa dictature, il décide d’entrer en guerre contre l’Angleterre et déclenche, par la même occasion, une vague inespérée de patriotisme. Le 2 avril 1982, l’armée argentine envahit ce territoire peuplé d’à peine 3.000 âmes. Personne en Angleterre ne sait où se trouvent ces îles Falkland, limite où se trouve l’Argentine, mais Margaret Thatcher voit, elle aussi, une opportunité de regagner en popularité et ne va pas se laisser faire comme ça. Dès le lendemain de l’invasion, elle envoie 30.000 hommes et la célèbre flotte anglaise dans toute sa splendeur récupérer son dû.
L’affrontement surprend l’international, qui ne s’attendait pas à voir un conflit armé de cette envergure en pleine Guerre froide. L’Argentine compte avec le soutien du Panama, du Venezuela, du Pérou ainsi que de l’Union soviétique. Le Royaume-Uni, lui, eut le soutien des États-Unis, du Chili et de la France et l’Union européenne imposa des sanctions économiques à l’Argentine. L’affrontement va durer 74 jours. Évidemment, les forces britanniques, d’une grande supériorité en nombre comme en logistique, vont écraser l’armée argentine en deux temps, trois mouvements. Cette guerre était perdue d’avance et un rapport déclassifié en 2012 prouve que la junte avait envoyé des soldats qui n’avaient pas fini leur formation, qui venaient de régions chaudes et n’étaient pas préparés aux conditions glaciales des îles qu’ils avaient souffert de malnutrition ainsi que d’humiliation et même de torture de la part de leurs supérieurs. Une guerre de façade donc, un froid calcul politique dont la procédure judiciaire est toujours en cours en 2022.
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