La cathédrale Sainte-Marie de Valencia

Construite dès le XIIIe siècle, à la suite de la Reconquista ou de la reconquête chrétienne de Valencia, la cathédrale Sainte-Marie se tient à l’exact emplacement où s’élevait autrefois une ancienne mosquée. Les nombreuses retouches, apportées jusqu’au XVIIe siècle, donnent lieu à des styles architecturaux très différents entre le baroque et une nette prédominance du gothique. Pour s’en rendre compte, il suffit de contempler les trois portiques du monument qui attestent chacun d’un courant artistique particulier.

Indiscutablement l’un des symboles de la ville, l’édifice est réputé pour renfermer des trésors précieusement conservés. Comment ne pas citer la surprenante chapelle du Saint Calice qui, en plus de dévoiler une très belle voûte en forme d’étoile, est l’endroit où repose l’inestimable Saint Graal. On dit que ce récipient, utilisé par Jésus lors de son dernier repas, la Cène, a été ensuite emporté à Rome par saint Pierre et conservé par les premiers papes. Au cours du IIIe siècle, pour le protéger des persécutions, le pape Sixte II l’a envoyé à Huesca, en Espagne, par l’intermédiaire de son diacre San Lorenzo, puis il changera de place de nombreuses fois au cours de l’Histoire avant d’être finalement installé ici, dans la cathédrale.  Au XXe siècle, une inscription en arabe a été découverte sur la base du calice, suggérant qu’au moins une partie de l’objet pourrait être d’origine musulmane. En tout cas, vous imaginez bien la valeur de cet objet… Même si, il faut le préciser, il existe actuellement encore plusieurs coupes qui revendiquent être le véritable calice, et qu’aucune n’a officiellement été reconnue comme tel.

Religieuse, historique, mais aussi culturelle, la cathédrale de Valencia accueille également un petit musée exposant une centaine de toiles de célèbres artistes espagnols, comme Maella ou Goya. Si la visite de l’édifice s’avère payante, vous pourrez toujours vous rapprocher librement de la porte des Apôtres, du XIVe siècle, qui est tout autant connue que le lieu de culte lui-même.

C’est sous son arc baroque que se tient le Tribunal de las Aguas, chaque jeudi, à 12h. Instaurée par le roi Jacques Ier d’Aragon, au Moyen Âge, cette institution réunit 8 cultivateurs, élus tous les deux ans par la communauté, dans le but de résoudre les conflits liés à l’irrigation et la répartition des eaux du fleuve Túria. Encore d’actualité, cette procédure orale, dont les verdicts sont sans appel, a été classée au patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

En tout cas, n’hésitez pas à entrer dans la cathédrale pour mieux la découvrir. Vous pourrez aussi, si vous le souhaitez, monter dans son clocher, appelé le Micalet. Cet ancien minaret garantit en effet une vue imprenable sur la ville et sa plaine, du haut de ses 50 mètres. Il faut monter 207 marches assez raides pour y parvenir, et son entrée est payante.