Cathédrale Saint Jean Baptiste de Turin

Vous voilà devant la cathédrale de Turin et son beau campanile de briques rouges.
Si on remonte à l’époque où Turin s’appelait encore Taurinorum, vous auriez ici un théâtre. Sur l’emplacement de ce théâtre romain ont été construites trois églises romanes jumelles. Pourquoi trois, on ne sait pas, mais en tout cas on peut en déduire que l’endroit était considéré comme sacré. Au XVe siècle, les trois églises sont rasées pour laisser place à la construction de celle que vous voyez devant vous aujourd’hui, la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin, bâtie pour le saint patron de la ville. On ne garda que le campanile, érigé en 1470.
La façade de marbre blanc est d’une sobriété inhabituelle pour l’époque. C’est le premier exemple d’architecture Renaissance pour Turin. La cathédrale n’est pas vraiment impressionnante, il y en a même de plus belles à Turin, mais ce qui la rend si spéciale, c’est qu’elle a accueilli une relique qui a fait couler beaucoup d’encre, le fameux Saint-Suaire qui aurait servi à envelopper le corps du Christ. Son authenticité est depuis toujours contestée, surtout depuis la datation au carbone 14 qui attribue le linge au XIVe siècle, mais les mystères autour du Suaire sont nombreux et l’aura de la relique reste intacte aujourd’hui.
Lorsque les Ducs de Savoie emménagent à Turin, ils comptent bien emporter avec eux la précieuse relique dont ils ont fait l’acquisition vers 1500. Le Saint Suaire, bien à l’abri et jalousement gardé dans la Sainte-Chapelle de Chambéry, ne déménage à Turin qu’en 1578. Il lui faut donc une belle chapelle dédiée. Ça ne va pas être une mince affaire et il faudra un siècle pour y parvenir. La chapelle sera terminée par Camillo Guarino Guarini en 1690 dans un beau style baroque.
Mais en 1997, un terrible incendie la détruit presque entièrement. C’en aurait été la fin du suaire sans le courage d’un pompier qui, vous l’imaginez, est devenu un véritable héros national.
Les rénovations difficiles ne se termineront qu’en 2021 et désormais, la visite de la chapelle, accessible au fond de la cathédrale, est payante.
De plus, à la mort du dernier roi d’Italie, le Saint Suaire appartient par testament, à l’Église et vous ne verrez dans la chapelle qu’une photo grandeur nature de la célèbre relique.
Dans la chapelle Saint-Eusèbe, par contre, vous pourrez voir les tombeaux de plusieurs membres de la maison de Savoie comme celui d’Emmanuel Philibert.