Hôtel Dieu

L’hôtel-Dieu Saint-Jacques que vous voyez à gauche représente le patrimoine le plus prestigieux de la ville ! Au Moyen Âge, il faut savoir que le maître mot c’est la charité. Les premiers hôpitaux apparaissent et ils sont gratuits et ouverts à tous. Enfin à condition d’être catholiques, faut quand même pas pousser. Et pour les incurables, les prêtres sont là pour sauver leurs âmes. Les hôpitaux sont des fondations gérées par des évêques et on les trouve généralement le long des chemins des pèlerins. Celui-là était sur une étape importante du chemin de Compostelle et vous pouvez d’ailleurs voir l’énorme coquille dans le jardin. Il faut aussi savoir que Louis XIV interdit le vagabondage et que du coup il a aussi interdit, peut-être sans le vouloir, le pèlerinage ! Bref, l’hôtel-Dieu est donc géré par et pour les catholiques jusqu’ à la révolution où il devient le patriotique Hospice de l’Humanité. Mais une fois toutes les bonnes sœurs parties, c’est le chaos total avec un nouveau staff idéologiquement en accord avec la nouvelle société, mais pas du tout calé côté expérience et organisation. Du coup, l’État finit par abandonner la gestion de l’hôpital et ce jusqu’en 1940 quand même ! Après le départ des religieuses, en 1803, pour gérer un peu mieux tout ça, on met en place sous le consulat, des grades pour exercer la médecine. On instaure les écoles de médecine et vous avez à présent deux diplômes : les docteurs qui sont les médecins et les chirurgiens et les officiers de santé qui ont le droit d’exercer une médecine plus restreinte et seulement dans le département où ils ont obtenu leurs diplômes. Ce statut a été aboli en 1892. Tout ça pour dire que l’Hôtel Dieu embauche des médecins, s’organise, trie ses patients par maladie, s’agrandit considérablement, sert d’hôpital de guerres et puis, en 1987, le dernier patient quitte l’hôpital. Aujourd’hui, vous avez là le centre administratif du CHU de Toulouse, l’institut européen de télémédecine et le musée d’histoire de la médecine. Hyper intéressant cela dit en passant de voir 7 siècles d’évolution de médicaments et d’instruments !