La place Stanislas (Pt 1)

De tous les incontournables de la destination qu’il faut absolument découvrir, voilà sans hésiter le plus éminent.

Chère aux Nancéiens, et aux Lorrains à fortiori, la place Stanislas, c’est la carte de visite de Nancy. Je suis même prête à parier qu’elle est l’une des raisons, pour ne pas dire la principale, de votre venue dans la cité ducale.
Alors, en tant que récompense du chemin parcouru pour la voir de plus près, nous vous proposons d’en apprendre un peu plus à son sujet.

Vous racontez l’histoire de la place Stanislas, revient impérativement à vous parler d’un homme, celle de son fondateur. Stanislas Leszczynski, ancien roi de Pologne, à qui l’on rattache de nombreux déboires dans son pays, débarque à Nancy vers 1737. Sa fille, Marie, vient d’être choisie pour devenir l’épouse de Louis XV, alors roi de France.
Une très bonne nouvelle suivie d’une autre pour Stanislas, qui sous la volonté de son gendre devient rapidement le duc de Lorraine. Avec la généreuse rente que lui reverse Louis XV, le polonais développe de nombreuses œuvres caritatives, défend l’art et la culture, mais se projette surtout dans l’évolution architecturale de sa ville d’adoption.

À ses yeux, la Nancy divisée entre la Vieille ville médiévale au Nord et la Ville neuve au Sud n’est pas une situation faite pour durer. Selon lui, il faut réunir tout ça ! Résultat, en 1751, le duc convoque Nicolas Durival, lieutenant de police de Nancy, pour lui annoncer son projet de construire une nouvelle place. Après quelques concessions et réajustements de plans, les travaux démarrent le 18 mars 1752.

Visionnaire et passionné d’urbanisme, Stanislas remet ses exigences à son premier architecte, Emmanuel Héré, et embauche jusqu’à 400 ouvriers pour donner vie au site et à tous les monuments qui se tiendront à proximité.
Argent, énergie, main-d’œuvre, tous les moyens sont mobilisés en forte quantité pour ce véritable projet d’embellissement de la ville, tenu de répondre à deux enjeux majeurs : créer un lieu de rassemblement et de divertissement où seront concentrées les grandes administrations. Et s’attirer les faveurs de Louis XV en l’honorant du mieux que possible.

Par exemple, une statue en bronze à son effigie, de 7 500 kilos pour 4,66 mètres de haut, sera installée au centre de la place. Cette dernière sera retirée à la Révolution française, lorsque tous les emblèmes de la royauté doivent disparaître, avant d’être finalement remplacée par une autre, à l’effigie de son beau-père, en 1831.

Inaugurée avec faste le 26 novembre 1755, la place Stanislas est restée le joyau du cœur de la ville. Sur ses 1,31 hectares, elle concentre plusieurs pavillons à l’architecture classique, de majestueuses fontaines réalisées par Barthélemy Guibal et de monumentales grilles rehaussées d’or conçues par Jean Lamour, ancien serrurier et ferronnier lorrain. Avec elles, le surnom de Nancy, dit comme la ville aux “portes d’or” a été tout trouvé !

Héritage historique et architectural sans précédent, laissé par Stanislas Leszczynski, la principale place de la cité ducale fait sans surprise l’objet d’une classification au patrimoine mondial de l’UNESCO, depuis 1983.