Vous voilà à présent devant le Téatro Solis, le principal opéra du pays et attention, le plus vieux théâtre du continent sud-américain ! Il a été construit en 1856,17ans à peine après l’indépendance de l’Uruguay. À son inauguration, plusieurs noms avaient été proposés. Le théâtre de la Paix, du Soleil, de Mai, d’Artigas, de la Constitution, de l’Harmonie etc. Mais c’est finalement Solis qu’on choisira de le nommer en l’honneur du tout premier Européen ayant atteint le Rio de la Plata, le navigateur portugais Juan Diaz de Solis. S’il y avait tant d’idée et de propositions de noms pour ce nouveau théâtre, c’est que, plus qu’une salle de spectacle, il devait représenter une idée. Celle incarnée par une nouvelle classe, désireuse de s’investir socialement et politiquement et de doter leur ville d’un temple du spectacle où l’on pourrait voir et être vu. La conception du théâtre devait être un centre culturel à l’image de son esprit libre et qui donnerait à la société nouvelle de l’État Oriental de l’Uruguay un lieu d’harmonie et de prospérité. C’est l’architecte italien Carlo Zucchi qui réalise le projet. La salle de théâtre en forme de fer à cheval ressemble à celle de la Scala de Mila, et l’extérieur ressemble au théâtre Carlo Felice de Gênes en Italie. Les deux hémicycles de chaque côté ont été rajoutés par l’architecte français Victor Rabu, qui, quittant Angers pour Montevideo, y a construit tellement d’édifices religieux, qu’on la surnomme monsieur l’église. Bref, c’est un pari réussi et le résultat était à la hauteur des espérances. Il y a plus d’un siècle, l’homme politique argentin Miguel Cané, parlait du Solis en ces termes : »L’Amérique du Sud n’a pas un seul théâtre qui puisse se présenter comme un rival au teatro solis, et de nombreuses grandes villes européennes l’aimeraient et le montreraient au voyageur comme une œuvre digne d’être examinée . » En 1878, c’est ici, au Solis, qu’est composé le tout premier opéra uruguayen, la Parisina de Tomas Giribaldi. La scène a reçu les plus grands noms de la musique, de renommée mondiale. Aujourd’hui, le Solis est un théâtre qui est à la fois un pilier de la culture du pays, un trésor du patrimoine et un lieu d’intégration pour tous. La programmation est axée sur la diversité, la créativité et favorise la présentation d’artistes indépendants.Un théâtre, à l’image de sa ville, aux portes grandes ouvertes, inclusif et accessible, véritable référence pour les politiques publiques et culturelles du pays.
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