Plaza Independencia

Vous voilà à l’entrée de la vieille ville, sur la Plaza Independencia, la place de l’Indépendance. C’est LA place emblématique de la ville, et elle rassemble un grand nombre d’éléments importants. Alors, faisons tranquillement le tour de la question. Vous voyez devant vous l’ancienne porte de la citadelle qui nous apprend que celle que l’on appelle la ciudad vieja, le vieux centre historique de Montevideo, était, à sa construction, une forteresse espagnole protégée par une enceinte fortifiée. En 1877, en raison de la croissance démographique de la ville, les remparts ont été détruits et la ville a pu s’épanouir hors de son corset de pierre. La puerta de la citadela avait alors été déplacée. Elle a été reconstruite à son emplacement d’origine en 1959 et restaurée en 2009. Elle est un vestige important du passé colonial espagnol de Montevideo, symbole de la prise de la baie et de la création de la forteresse. De l’autre côté de la place, s’élève fièrement le palais Salvio, mais je vous en parlerai plus en détail tout à l’heure. Sur votre droite, le bâtiment néoclassique à colonnes est l’ancien Palais Estevez, rebaptisé l’édifice indépendance. Cette propriété privée, acquise par l’État à la fin du XIXe siècle, servit ensuite de palais du gouvernement. Il abrite aujourd’hui le musée de la maison du gouvernement où vous pourrez en apprendre un peu plus sur la politique uruguayenne. De nos jours les bureaux présidentiels sont installés dans la tour exécutive située juste à côté. Ce ne sont que les bureaux, la maison présidentielle où peuvent habiter les présidents de la République est à l’extérieur de la ville. Les présidents issus de la gauche uruguayenne, qui ont régné ses 15 dernières années, ne l’ont jamais utilisée. Et derrière vous, se trouve le mausolée du général Artigas. L’accès se trouve sous sa statue et est libre et gratuit. N’hésitez pas à y descendre, vous y trouverez les restes du père de la partie uruguayenne, aussi nommée le libérateur ! Laissez-moi vous présenter brièvement le général Artigas. José, car c’est son prénom, est un enfant du pays, il est né à Montevideo, et descend de l’une des sept familles qui ont fondé la ville. Il grandit entouré des gauchos, les cow-boys d’Uruguay et des populations indigènes, apprenant à monter à cheval et à manier les armes, sans se douter qu’il allait devenir un personnage clé de l’histoire de l’Amérique Latine. Il est considéré comme le libérateur, tant en Argentine qu’en Uruguay. Sans entrer dans les détails des conflits, des batailles et des soubresauts de l’histoire compliquée de l’indépendance latino-américaine dans son ensemble, retenez simplement qu’il est le protagoniste des guerres d’indépendance pour les provinces unies du Rio de la Plata. Il défendait l’autonomie des régions et luttait contre ceux qui voulaient centraliser le pouvoir entre une poignée d’hommes. En gros, il voulait un pays construit sur l’exemple de cette nouvelle nation fédérale des États-Unis d’Amérique et pas un état centralisé comme les monarchies européennes.  Aimé dans plusieurs pays d’Amérique latine, on l’appelle le père des pauvres. Il va créer des réformes agraires pour la distribution des terres basée sur les besoins de chacun et avantageuse pour les indigènes. Un avant-gardisme bien uruguayen que vous retrouverez encore aujourd’hui si vous vous penchez un peu sur la politique du pays. Bref, vous pouvez descendre le saluer et découvrir l’intérieur du mausolée si vous le souhaitez.