La rue zabala est peuplée de bâtiments austères et imposants, à l’image de celui qui se dresse, gigantesque devant vous. Il s’agit d’un monument historique de Montevideo, et l’un des plus représentatifs de la vieille ville : le siège de la Banque de la République. Celle qui est aujourd’hui la plus importante institution bancaire d’État du pays a été fondée en 1896. Sa création est l’une des conséquences de la panique de 1890, une crise économique qui a frappé l’Argentine. Du coup, en Uruguay, on crée sa propre banque et on l’installe dans un bâtiment, construit 30 ans plus tôt et qui abritait jusqu’alors, la banque italienne. En 1899, cette nouvelle banque de la République florissante décide de s’étendre et elle loue à la municipalité, un immeuble voisin et l’année suivante, l’ingénieur José Serrato se voit confier la réforme des deux bâtiments. Mais un agrandissement et une réforme ne suffisent pas et on se décide pour un nouvel édifice. En 1919, le directeur de la banque propose de construire un bâtiment monumental qui prendrait tout le pâté de maisons. Après de nombreuses réflexions, le projet est accepté et confié à l’architecte italien Juan Veltroni. Après le début des travaux, le conseil d’administration décide encore de s’agrandir et ils récupèrent le palais de la Bourse et l’hôtel oriental ! Quand je vous disais que c’était grand ! Vous pouvez faire le tour et admirer l’impressionnant rideau de colonnes à l’arrière. Et puis enfin, en 1938, le siège du Banco de la republica est inauguré. Les sculptures que vous voyez sur la façade ont été rajoutées bien plus tard. Elles sont l’œuvre du sculpteur uruguayen, Zorilla de San Martin et représentent l’épopée du général Artigas avec d’un côté l’instruction de l’an XIII et de l’autre l’exode du peuple oriental. Il s’agit d’événements majeurs de l’histoire uruguayenne. À gauche vous voyez l’instruction ou l’Assemblée de l’an XIII. Pour 1813. C’est cette année-là que la nouvelle Assemblée des provinces unies du Rio de la Plata arrive au pouvoir après la révolution de Mai d’Argentine. Elle proclame l’indépendance des provinces, rédige une constitution et s’organise. Le territoire dont on parle englobe les actuels Argentine, Uruguay et la région de Tarija au sud de la Bolivie. L’Uruguay n’était pas encore un pays indépendant. Il faudra attendre pour cela 1825. À droite, vous voyez l’exode des peuples orientaux. Ça, c’est aussi super important, car ça montre bien le désir qu’avait l’Urugay d’être libre. En gros, et pour faire simple parce que c’est compliqué, en 1811, une partie de la population se soulève contre les colons espagnols. Du coup l’Espagne et le Portugal signent un accord pour étouffer la rébellion, en envoyant des soldats portugais aider les Espagnols. Cette alliance ordonne aux révolutionnaires de quitter les lieux. Et c’est ce qu’ils feront, préférant partir aux côtés du général Artigas, loin, au bord de la rivière Ayui, plutôt que de se soumettre au joug colonial. La liberté ou la mort est d’ailleurs la devise nationale de l’Uruguay. Et si vous voulez la fin de l’histoire, sachez que les indépendantistes ne vont pas se la couler douce au bord de la rivière. Ils vont revenir encercler la ville et réussiront même à prendre Montevideo en 1814. Mais les paysans révolutionnaires ne feront pas le poids devant les armées surentrainées des empires européens, et Artigas partira s’exiler en Paraguay, et le territoire se trouvera finalement annexé au Brésil ! Je vous raconterai plus tard comment ils s’en sortiront.
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