Jardin de la Grande-Côte
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Lyon, A la rencontre des Canuts
Cette esplanade aménagée en plusieurs paliers est un lieu privilégié par les habitants de la Croix-Rousse pour se retrouver. Pavée de calcaire de Montalieu, cette place dispose de différentes parcelles de verdure sur lesquelles on retrouve la présence de mûriers noirs, blancs, à feuilles de platane et à papier, témoignage de l’importante industrie de la soie développée dans le quartier de la Croix-Rousse. Car le mûrier est en effet la principale source d’alimentation des vers à soie, qui ne se nourrissent quasi exclusivement que de ça.
Ces arbres, si précieux aujourd’hui, sont originaires d’Asie : la découverte de la soie a d’ailleurs été faite par les Chinois, il y a presque 5000 ans ! Pendant des siècles, ils ont jalousement gardé le secret de la fabrication de la soie, réservée à la haute société chinoise. Une loi impériale interdisait même toute personne à exporter les vers à soie et les œufs, sous peine d’être condamné à mort. Mais dès le IVe siècle av. J.-C., les étoffes de soie sont finalement utilisées comme monnaie d’échange pour acheter de l’or, des chevaux et des pierres précieuses.
C’est comme ça que le commerce de la soie débute et prend de l’ampleur au fil des siècles suivants, créant ainsi la fameuse Route de la Soie, qui reliait l’Asie et l’Europe pour échanger des marchandises. En Europe, c’est en Italie que se développe d’abord la production de soie, mais les tissus italiens sont extrêmement coûteux, ce qui pousse Louis XI, le roi de France, à mettre en place une production nationale. Il tentera de la fonder à Lyon, mais les habitants protestent : il la déplace alors à Tours, où se crée une petite production qui permettra de limiter le commerce avec l’Italie.
C’est François Ier, en 1536, qui permet à deux tisseurs italiens installés à Lyon, Turquet et Naris, de développer la soierie à Lyon, qui obtient le monopole de la production en 1540, et devient ainsi la capitale européenne de la soie. Car ici, les milliers de Canuts, les tisserands qui se sont consacrés à cette activité, produisent des vêtements moins chers qu’en Italie, de très bonne qualité et qui plaisent beaucoup à la Cour. On plante alors des millions de mûriers dans la région, notamment dans les Cévennes où se situera la plus grande partie de la production, pour nourrir les vers à soie. La soierie devient le véritable moteur économique de la ville.
Le XIXe siècle est marqué par un véritable apogée du secteur, aidé par la Révolution industrielle et l’invention du métier à tisser mécanique par Joseph Marie Jacquard, qui permettent de produire plus rapidement. Mais dans les années 1860, les maladies des vers à soie sévissent et freinent considérablement la production de cocons. Pasteur lui-même est appelé dans les Cévennes pour tenter de ralentir les épidémies. Ajouté à cela la guerre de 1870, l’ouverture du canal de Suez en 1869 qui baisse considérablement le coût du transport de la soierie, et les deux guerres mondiales qui ont appauvri les milieux aisés, qui avaient l’habitude d’acheter les vêtements onéreux, et la soierie a progressivement décliné puis complètement disparu dans les années 1960. Les mûriers sont même arrachés, et remplacés par des vignes et des vergers.
Voilà, vous savez maintenant tout sur l’histoire de la soierie lyonnaise ! Si vous souhaitez flâner un peu avant de reprendre votre chemin, n’hésitez pas à faire une pause dans le jardin pour profiter de la vue qu’il offre sur la ville !
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