Visiter Las Palmas

Les autres lieux incontournables à visiter à Las Palmas à pied

En complément des lieux mis en avant en haut de cette page, d’autres lieux figurent dans notre itinéraire de visite de Las Palmas à pied :

1 – Les îles Canaries

Pendant que nous rejoignons le centre historique de la ville, je vous propose une petite présentation de l’île sur laquelle vous vous trouvez et des îles Canaries en général. Cela vous donnera peut-être des idées pour la suite de votre périple… Vous le savez déjà, vous êtes actuellement en plein cœur de l’Océan Atlantique, à 100 km à l’ouest des côtes marocaines. Les îles Canaries forment un archipel de 7 îles au total qui appartiennent à l’Espagne.

C’est d’ailleurs l’une des 17 communautés autonomes espagnoles, appelée la communauté autonome des Canaries. Elle se compose des îles Grande Canarie, sur laquelle se trouve Las Palmas, Ténérife, la plus grande et la plus peuplée, Lanzarote, qui dévoile des airs d’une île grecque, Fuerteventura, la plus proche du continent, La Palma, la Gomera et El Hierro, plus petites, plus sauvages et aux paysages naturels magnifiques. El Hierro a longtemps été considérée comme la limite de l’Ancien Monde, donc des territoires connus par les Européens avant les expéditions de Christophe Colomb. Chacune d’entre elles est d’origine volcanique et propose donc des paysages escarpés aux reliefs bien dessinés.

Le plus haut sommet se situe sur l’île de Ténérife, avec le Teide qui culmine à 3 718 mètres. Vous l’avez peut-être vu avant de partir, et c’est d’ailleurs peut-être pour ça que vous avez décidé de venir ici, les îles Canaries sont surnommées les « îles de l’éternel printemps » pour son climat idéal et son ensoleillement toute l’année. Elle accueille d’ailleurs pas moins de 15,5 millions de voyageurs chaque année. Aujourd’hui, c’est votre tour, alors profitez-en !

2 – Quartier de Triana

Le quartier de Triana est l’un des plus intéressants de la ville. C’est l’un des plus beaux et des plus anciens : il a été construit en même temps que celui de Vegueta au XVe siècle par le gouverneur des Rois Catholiques Juan Rejon. C’est dans ce quartier que les riches marchands s’installent progressivement entre le XVIIIe et le XXe siècle, ce qui en fait le quartier bourgeois de la ville. D’ailleurs, il se compose essentiellement de belles maisons colorées et de grands monuments qui ne manquent pas de lui donner un côté chic et élégant.

Son nom, Triana, est une référence à Séville, ville d’Andalousie dans laquelle on retrouve aussi un quartier appelé Triana : ses maisons et son organisation ont d’ailleurs été inspirées du style sévillan, et ceci est dû à la présence de nombreux Andalous dans les îles Canaries à partir du XVe siècle. Vous trouverez ici de nombreuses boutiques en tout genre, mais aussi une offre gastronomique assez complète avec des restaurants et des bars pour boire un verre.

3 – Monastère Saint-François-d’Assise

L’édifice qui se trouve devant vous est le monastère Saint-François d’Assise. Le bâtiment a été construit en 1518 par un Sévillan appelé Pedro Llerena et, à ce moment-là, c’était déjà un couvent dédié au fondateur des franciscains. Il a été reconstruit au XVIIe siècle après avoir été endommagé par des pirates et constitue encore aujourd’hui le siège de la paroisse de Saint-François, fondé en 1821. Sur la place, qui porte le même nom, s’élève une statue du buste de Christophe Colomb, ce célèbre navigateur qui est passé par Las Palmas en 1492.

Ce monastère a d’ailleurs une histoire étroitement liée à celle de ce grand personnage qui a découvert l’Amérique, car c’est ici que les premières graines de légumes ont été cultivées avant de les exporter vers le Nouveau Monde. Un détail qui suffit à faire de cet édifice l’un des plus importants de la ville !

4 – Place de Cairasco

La jolie place sur laquelle se trouve le Cabinet Littéraire marque la limite entre les deux quartiers historiques de Las Palmas, Triana et Vegueta. Elle porte le nom de Bartolomé Cairasco de Figueroa, un poète, dramaturge et musicien du XVIe siècle qui a fortement participé à forger l’identité de la ville, considéré comme le fondateur de la littérature canarienne. Il transmet dans ses œuvres la culture et les traditions des îles Canaries et a su se faire une place parmi les plus grands poètes européens de l’époque, dévoilant l’histoire de celles que l’on surnomme les « îles de l’éternel printemps ».

Un héritage qui a marqué la ville et qui lui a valu de donner son nom à l’une des places les plus fréquentées de Las Palmas. Ici, l’ambiance canarienne est partout, dans ses bâtiments typiques de l’île, ses terrasses animées et accueillantes et l‘imposante statue de Cairasco qui nous ramène 5 siècles en arrière.

5 – Place Hurtado de Mendoza

Petite pause sur la jolie place Hurtado de Mendoza ! Située entre les quartiers de Triana et Vegueta, elle dévoile une belle statue en son centre qui lui a donné son nom, car c’est un monument qui rend hommage à Hurtado de Mendoza, ancien maire de Las Palmas en 1903 qui a marqué la ville en réussissant à instaurer une solide administration dans la commune.

Sculptée en 1922 par Neri, elle participe à faire de la place l’une des plus belles de la ville, au même titre que les bâtiments qui l’entourent qui renferment la bibliothèque insulaire de Las Palmas. Une place typiquement canarienne qui mérite bien une petite photo avant de continuer la visite !

6 – Perros de Santa Ana

Peut-être les avez-vous déjà remarqués – ou pas, si vous étiez trop subjugué par la cathédrale, ce que je peux comprendre – mais vous avez, juste en face du majestueux monument, des sculptures de chiens ici et là, tantôt assis, tantôt couchés. Elles sont ici depuis 1895, laissant croire que les huit chiens qu’elle représente surveillent l’emblématique édifice qui se trouve juste devant eux. Elles ont été réalisées par le sculpteur français Alfred Jacquemart en 1824, mais la raison pour laquelle elles ont atterri ici, en plein cœur de Las Palmas, n’est pas complètement certaine.

Une première hypothèse raconte qu’elles ont été offertes en cadeau par un navire français qui partait pour l’Afrique du Sud et s’est arrêté ici, sur l’île de Grande Canarie, pour faire des réparations. Les Français auraient laissé les statues à Las Palmas en guise de remerciement. Une autre hypothèse affirme que c’est grâce au don d’un grand homme d’affaires britannique, Thomas Miller, qu’elles appartiennent maintenant à l’île.

Quoi qu’il en soit, elles sont maintenant devenues la mascotte de la place Santa Ana, mais aussi de l’œuvre de l’écrivain Victor Doreste qui, dans sa fable intitulée Faycan, leur a donné à chacun un nom. Je vous présente donc Aterura, Mogano, Doramas, Tindaya, Bentayga, Tenoya, Tirajano et Faycan, comme le nom de la fable qu’il a écrite. Voilà pour la petite histoire de ces sculptures surprenantes qui gardent soigneusement l’entrée de la cathédrale !

7 – Musée Canarien

Dans cette rue typique de la ville de Las Palmas, vous longez ici le Musée Canarien, l’un des musées les plus intéressants de l’île. Ici, ce sont 11 salles qui sont déployées pour vous raconter l’histoire de cet archipel si apprécié des touristes aujourd’hui.

Voyagez dans le temps grâce aux nombreux objets archéologiques exposés, qui regroupent une collection de momies, de squelettes aborigènes et de crânes préhistoriques qui permettent de retracer les coutumes ancestrales des îles Canaries. Une formidable façon de comprendre son histoire avant l’arrivée des Rois Catholiques au XVe siècle, à la rencontre des Guanches, le peuple aborigène qui a habité les lieux pendant de nombreux siècles !

Je ne peux que vous conseiller la visite pour pouvoir découvrir tout ce qui fait la culture de ces îles, dans un musée qui a été fondé en 1879.

8 – Quartier de Vegueta

Vegueta est, avec Triana, le plus ancien quartier de Las Palmas. Plus historique encore que son voisin, il dévoile de nombreux monuments qui nous viennent tout droit du XVe siècle, au moment où les Rois Catholiques conquièrent et s’installent dans la capitale canarienne.

C’est un coin pittoresque où il fait bon se promener, au gré des petites ruelles typiques qui, vous allez voir, ont un petit côté romantique. Caractérisé par une architecture coloniale des XVe et XVIe siècles, il était autrefois entouré de grands murs fortifiés destinés à le protéger des attaques ennemies. Une protection qui a clairement fait son job, puisqu’on peut aujourd’hui découvrir un centre-ville très bien conservé, qui garde encore toute son authenticité.

Le tout accompagné des jolis palmiers qui font toute la splendeur de l’île ! N’hésitez pas à déambuler dans les rues à votre guise pour vous imprégner de cette ambiance canarienne et à vous arrêter un instant pour goûter les spécialités locales dans l’un des restaurants du vieux centre !

9 – Centre Atlantique d’Art Moderne

Avis à ceux qui aiment l’art contemporain ! Dans le Centre Atlantique d’Art Moderne de Las Palmas, vous allez être servi ! Installé dans un édifice qui date du XVIIIe siècle, ce musée expose depuis 1989 des œuvres contemporaines d’artistes canariens, espagnols et étrangers, notamment d’Amérique, d’Europe et d’Afrique, ce qui reflète l’influence de ces trois continents sur les îles Canaries.

Si vous connaissez bien le peintre Lujan Perez, vous aurez l’occasion de découvrir les réalisations de peintres canariens rattachés à son école, qui datent des années 30 et 40. C’est dans les murs de cette ancienne demeure néo-classique que vous découvrirez la principale référence des îles Canaries en matière d’art moderne.

10 – Marché de Vegueta

Vous passez ici devant un bâtiment qui fait indéniablement partie de l’identité de la ville : le marché de Vegueta ! Lieu de saveurs, d’odeurs, de discussions en tout genre et d’étals à en perdre la tête, le marché propose toutes les bonnes spécialités des Canaries, servies dans une ambiance chaleureuse et décontractée. C’est le moment de vous faire un petit point sur toutes les bonnes choses que vous devez impérativement manger ici, à Las Palmas.

Il faut savoir que grâce au climat doux et ensoleillé dont jouissent les Canaries toute l’année, on retrouve des fruits tropicaux très appréciés comme les mangues, les dattes, les bananes, les ananas, les papayes et les goyaves. En ce qui concerne les légumes, les pommes de terre sont à l’honneur ici avec 28 variétés différentes cultivées, ainsi que les tomates. À goûter absolument : les Papas Arrugadas, des petites pommes de terre que l’on qualifie de ridées car elles sont cuites avec leur peau qui devient un peu fripée au fur et à mesure. Il ne sera pas difficile d’en trouver puisque quasiment tous les restaurants en proposent accompagnées d’une sauce Mojo rojo qui, attention à vous, peut parfois être très piquante.

Si vous n’aimez pas trop les plats relevés, essayez de demander une autre sauce pour accompagner vos pommes de terre. Aux Canaries, la cuisine locale se compose généralement de légumes, de poissons et de fruits. Car oui, vous vous en serez douté, le poisson est bien à l’honneur sur ces îles, qu’il soit frit, séché au soleil ou cuit à la plancha. Vous trouverez certainement dans les menus un plat qui s’appelle la Sancocho, un poisson salé servi avec des pommes de terre et des patates douces et la fameuse sauce Mojo, mais aussi la Caldereta, une soupe de poisson. Le Gofio est aussi un ingrédient traditionnel très répandu sur l’île : il s’agit d’un mélange de farine de maïs, d’orge et de blé grillés, fabriquée depuis des centaines d’années pour accompagner les soupes, les sauces, le lait des enfants ou même les desserts. Le cochon, le poulet, le lapin et la chèvre sont les viandes les plus consommées.

Si vous êtes plutôt viande de bœuf, vous en trouverez aussi, importée d’Espagne ou d’Amérique du Sud. Pour ceux qui préfèrent les légumes, la Sopa de garbanzos, ou soupe de pois chiche, et le Caldo de Papas, bouillon de pommes de terre, sont aussi de belles découvertes. Il existe plusieurs fromages typiques, la plupart étant des fromages de chèvre. Côté dessert, je ne peux que vous conseiller de goûter leur savoureux bienmesable, composé d’amandes grillées, d’écorce de citron, de sucre et d’œufs, ou leurs Huevos mole, servis comme un pudding de jaunes d’œufs battus avec du sirop de sucre et de la cannelle.

Pour ceux qui aiment l’originalité, la quesadilla est un gâteau de fromage aux notes de citron et d’anis et la leche asada est une crème catalane composée de cannelle et de sève de palmier. Voilà avec tout ceci, vous avez de quoi découvrir une partie de la gastronomie canarienne, que vous pouvez tout à fait accompagner d’un bon verre de rhum, car vous le savez peut-être déjà, mais c’est grâce aux îles Canaries que la production de rhum a vu le jour, puisque que dès le XVe siècle on cultivait ici la canne à sucre – comme d’autres pays du monde, me direz-vous – mais c’est d’ici qu’elle sera ensuite exportée par Christophe Colomb vers le Nouveau Monde et servira à la production du rhum dans les Caraïbes.

Les îles Canaries se lanceront dans la production de rhum en même temps, mais arrêteront face à la concurrence du rhum brésilien. Ce n’est qu’au XIXe siècle qu’elles ont repris cette production : grâce à ça, il est possible aujourd’hui de déguster le rhum canarien, maintenant produit sur l’île de La Palma, et de goûter au ron miel, une liqueur à base de miel et de rhum. Aller, maintenant que je vous ai bien donné envie, je vous laisse faire ce qu’il faut pour tester tout ça, et faire un tour dans le marché de Vegueta pour retrouver tous ces produits !

11 – Histoire des îles Canaries

Aller, le temps de rejoindre le parc de San Telmo, je vous propose de revenir sur l’histoire de celles que l’on surnomme les « îles de l’éternel printemps ». Les îles Canaries sont habitées depuis le VIe ou le Ve siècle av. J.-C. par des descendants des peuples berbères d’Afrique du Nord, qui sont appelés les Guanches.

Îles très peu connues pendant toute la période antique, elle ne présentait que très peu d’intérêt pour le reste de l’Europe. Les Guanches resteront donc le peuple dominant pendant de longs siècles, vivant de la culture de l’orge, de l’élevage de chèvres, de chasse, de pêche et n’ayant inculqué ni la religion chrétienne, ni la religion musulmane. Un peuple isolé du reste du monde qui parle sa propre langue et détient sa propre organisation.

Un mode de vie qui prendra fin au XIVe siècle, en 1312 exactement, date à laquelle le marin génois Lancelot Maloisel pose le pied sur les îles Canaries et donne son nom à l’île de Lanzarote. Une découverte, ou plutôt une redécouverte, parce que les îles étaient déjà plus ou moins connues avant ça, mais on les avait simplement un peu oubliées au fil du temps. Mais après cette redécouverte, et la découverte du peuple Guanche considéré comme sauvage par les Européens, le début d’une ère bien sombre débute pour les îles Canaries. Les Canariens sont emmenés de force en Afrique du Nord et en Europe pour devenir esclaves.

Début XVe siècle, le navigateur français Jean de Béthencourt débarque sur les îles et est proclamé roi des Canaries par Henri III de Castille. Il n’arrivera toutefois à s’établir qu’à Lanzarote, Fuerteventura et El Hierro, les 4 autres îles étant peuplées par des Guanches qui, vous vous en doutez, refusent cette arrivée et l’évangélisation que les Européens tentent de leur imposer. Pendant plusieurs dizaines d’années, les Portugais et les Espagnols se disputent les trois îles colonisées et tentent de s’approprier les autres. En 1483, l’île de Grande Canarie est vaincue, suivie par celle de La Palma en 1493, puis celle de Tenerife qui, malgré la grande résistance de ses habitants, finit par abdiquer en 1496.

Entre-temps, on note le passage de Christophe Colomb en 1492 à Las Palmas, ville dans laquelle il a séjourné quelque temps avant de partir sur l’expédition la plus connue du monde, vers les Amériques. Avec cette conquête qui, je ne vous le cache pas, a été sanglante et dévastatrice, le peuple Guanche s’éteint petit à petit, tué, converti au christianisme ou transformé en esclave. Pendant les siècles qui ont suivi, on cultive de la canne à sucre, exportée vers l’Amérique, on construit des habitations et des bâtiments coloniaux, et très rapidement se met en place un commerce triangulaire, la situation géographique des îles Canaries étant privilégiée pour le passage entre l’Amérique, l’Europe et l’Afrique.

Les Européens partaient pour l’Afrique avec des marchandises, qu’ils échangeaient contre des esclaves, qu’ils emmenaient de force vers l’Amérique, où ils étaient vendus à des colons pour travailler. Les Européens repartaient d’Amérique avec du coton, de la canne à sucre, du café, qu’il revendaient en Europe, et ainsi de suite. Carrefour de tout ce trafic qui a tué des millions d’Africains, les îles Canaries sont restées un lieu de passages pour les milliers de navires européens pendant plus de 300 ans.

C’est au XIXe siècle que l’archipel commence à développer une forme de libéralisme économique et politique, complétée par une activité touristique qui s’accroît de plus en plus, devenant une destination de vacances idéale pour les Européens. La population canarienne augmente en même temps. Les Canaries deviennent une communauté autonome d’Espagne en 1982, puis intègreront l’Union Européenne en 1992.

Avec plus de 2 millions d’habitants aujourd’hui, elles gardent quelques traces de la culture Guanche qui a prédominé pendant de nombreux siècles mélangée à celle des Espagnols qui donnent une identité unique aux Canariens. Une histoire bien chargée qui laisse derrière un riche patrimoine historique, et qui attire de nombreux visiteurs chaque année !