Fort Saint-Louis
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Fort-de-France, Bienvenue sur l’île aux fleurs
Vous êtes devant l’entrée du célèbre fort Saint-Louis, bien installé sur son promontoire rocheux dominant la baie de Fort-de-France. Son histoire est aussi ancienne que celle de la colonisation française de l’île et intimement liée aux conflits entre les grandes puissances européennes.
Tout commence en 1638, lorsque Jacques Dyel du Parquet, récemment promu lieutenant général de la Martinique, entreprend de fortifier la presqu’île qui s’avance dans la baie du Cul-de-Sac-Royal. À ce moment-là, on ne parle que d’une palissade en bois qui protège les navires de la marine française qui mouillent dans la baie pour se protéger des ouragans.
Si cette protection de fortune s’est transformée en un fort imprenable de style Vauban, c’est à cause de la guerre de Hollande, qui éclate en 1672. Il faut se parer à une attaque inévitable de la flotte néerlandaise. Le nouveau fort abrite une garnison chargée de protéger les habitants de la colonie. Et ça marche. La flotte hollandaise est repoussée et la Martinique est réputée imprenable.
Quelques années plus tard, le nouveau gouverneur général des Antilles, le comte de Blénac, décide d’améliorer encore le fort et de l’ancrer dans la lignée des citadelles de Vauban. Les travaux se terminent en 1680, et l’on nomme le fort Saint-Louis, en hommage au roi Soleil.
C’était plutôt une bonne idée de renforcer la défense de l’île, puisqu’après la guerre de Hollande, éclate la guerre de 7 ans. Celle-là, vous ne la connaissez peut-être pas vraiment, mais pourtant, elle a changé radicalement la face de l’Europe et inversé le rapport de force entre les grandes puissances. On la considère souvent comme la toute Première Guerre mondiale. Et l’ennemi numéro 1 des Français dans ce conflit, ce sont les Anglais qui s’attaquent à leurs colonies.
Le fort résistera héroïquement, mais finira par céder et sera pris par les Britanniques en 1762. Ces derniers, alors maîtres de l’île, rebaptisent le fort Edward, en l’honneur de leur roi. On n’était pas très original à l’époque. Cela dit, ils ne vont pas garder la Martinique bien longtemps. La fin de la guerre de 7 ans se solde par le traité de Paris, et bien que la France cède à l’Angleterre ses possessions en Amérique du Nord et son empire des Indes, elle récupère ses îles à sucre.
Rebaptisé Fort de la République en 1793, il redevient fort Edward, lorsque les Anglais repassent à l’attaque et occupent à nouveau la Martinique en 1794. Obligés par un nouveau traité de paix, de la rendre une nouvelle fois aux Français, ils ne s’avouent pas vaincus pour autant et s’emparent de l’île en 1809. Et c’est par un nouveau traité de Paris, en 1814, que la France récupère définitivement la Martinique.
Comme on est en plein retour de la Monarchie, on suit le mouvement et renomme le fort Saint-Louis. Et puis la modernisation de la guerre finit par rendre le fort obsolète, qui est abandonné et transformé en zoo à la fin du XIXe siècle.
L’armée récupère finalement les lieux, mais doit les partager avec certains des précédents pensionnaires. Vous y rencontrerez en effet, une espèce d’iguane pouvant atteindre 1,6 m de long, de couleur verte et jaune. Le fort est toujours la base navale de la marine nationale française. Il est classé monument historique et ne peut se visiter dans sa totalité que lors des journées du Patrimoine.
Si vous êtes néanmoins intéressé pour le découvrir de plus près, vous pouvez en visiter une partie, accompagnés d’un guide. Vous pourrez admirer la vue offerte le long du chemin de ronde, et en apprendre un peu plus sur son histoire tumultueuse, grâce au petit musée dédié. Les billets sont en vente au kiosque d’informations touristiques, place de la Savane.
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