Le mémorial de la Famine
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Dublin, De celtique à dynamique, il n’y a qu’un pas!
Ni envahi par la foule, ni spécialement massif, ce mémorial compte pourtant énormément dans la vie des Dublinois. Lourdement touché par la Grande Famine de 1845 à 1849, le peuple irlandais connaît un climat de misère éprouvant, mais surtout meurtrier.
Pour comprendre comment une telle tragédie a pu se produire, il faut déjà savoir que les Irlandais dépendaient des seigneurs anglais qui leur louaient de toutes petites parcelles de terrain. Avec le climat humide et peu ensoleillé du pays, ils n’avaient d’autre choix que de cultiver principalement des pommes de terre, qui permettaient de nourrir des familles nombreuses . Mais en 1845, le Mildiou, un champignon microscopique, détruit les cultures de pommes de terre, les rendant immangeables ! Les autres cultures comme les céréales étant réservées à l’exportation vers l’Angleterre, les Irlandais se sont retrouvés sans rien pour remplacer leur unique source de nourriture. Malgré l’urgence de la situation, l’Angleterre a maintenu ses exportations, abandonnant l’Irlande qui faisait pourtant partie de sa couronne.
L’île voisine, perçue comme un “panier à provisions”, voit mourir entre 500 000 et 1 million de ses habitants, malgré la mobilisation de plusieurs pays comme l’Italie, la France ou les États-Unis. Le sultan de l’Empire ottoman avait même offert de donner 10000 livres, suite à quoi la reine Victoria fit une donation de 1000 livres. Selon la légende qui semble malheureusement fort probable, le conseiller de la reine Victoria aurait alors demandé au sultan de réduire son aide pour ne pas dépasser celle de la reine. Ces comportements face à la plus grande tragédie vécue par l’Irlande exacerbèrent les tensions politiques entre les deux pays.
En signe de témoignage depuis 1997 : cet ensemble de sculptures aux visages émaciés et aux corps amaigris, semblant se traîner péniblement. Un hommage poignant, réalisé par le sculpteur dublinois Rowan Gillespie.
Le choix de l’emplacement n’est pas dû au hasard, car c’est depuis ces quais que partaient les expéditions transatlantiques. D’ici partit le “Persévérance”, qui fut le premier navire à faire le voyage, le jour de la Saint Patricks 1846. 210 passagers montèrent à bord, et tous survécurent à la traversée et accostèrent à New York 2 mois plus tard.
Vous remarquerez également une plaque commémorative offerte par le Canada, où de nombreux Irlandais ont pu prendre un nouveau départ. Un ensemble de statues a d’ailleurs été installé à Toronto, en réponse à l’œuvre dublinoise, pour symboliser l’arrivée des immigrants irlandais au Canada, et leur contribution au développement du pays. À côté des statues, se situe également “The World Poverty Stone”. Cette pierre de la pauvreté mondiale marque la Journée internationale des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté dans le monde. Un hommage a tous ceux qui souffrent encore aujourd’hui de la famine, exprimant le refus de l’extrême pauvreté et la nécessité de tous les peuples à rester unis pour garantir le respect des droits de l’homme.
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