Le bateau Jeanie Johnston

Amarré le long du quai nord de la ville, ce magnifique trois-mâts est le Jeanie Johnston. Fidèle réplique d’un bateau canadien, bâti au Québec en 1847, ce musée flottant raconte comment de nombreux immigrés irlandais, braves et audacieux, ont fui leur terre et la Grande famine pour le continent américain au XIXe siècle.

Le Jeanie Johnston fera au total 16 traversées transatlantiques avec à son bord jusqu’à 250 passagers, alors qu’il ne pouvait légalement en transporter que 40 à la fois. Ce sont au total 2500 personnes qui auront fait le voyage à bord du Jeanie. Si ce navire est devenu si célèbre dans l’histoire de l’immigration irlandaise, c’est parce qu’il était différent des autres. Les navires traditionnels étaient à l’époque surnommés Coffin Ships, soit les bateaux cercueils, car ils étaient surpeuplés et insalubres. Les conditions de vie y étaient si mauvaises que beaucoup n’atteignaient jamais leur destination.

Contrairement aux bateaux de cercueil, le Jeanie était relativement sûr, avec une meilleure gestion sanitaire, un bon équipage, des médecins à bord et une bonne ventilation. Rendez vous compte, aucun passager n’est mort sur aucune traversée !
Un exploit quand on sait que certains navires perdaient jusqu’à 1/3 de leurs passagers ! Conjuguant un ensemble de témoignages d’époques et une collection d’objets, issue de ces traversées de l’espoir, cette frégate nous fait accoster sur une période sombre qui a marqué un avant et un après en Irlande qui ne s’est toujours pas remise de la tragédie au niveau démographique.

Sachez en effet qu’il y avait plus d’Irlandais en Irlande avant la Grande Famine qu’en 2024 ! Et qu’il y a cinq fois plus d’Irlandais vivant aux États-Unis qu’en Irlande.