La collégiale de Berne

Voilà donc la cathédrale de Berne ! Ou plus exactement la collégiale Saint-Vincent de Berne. Elle est le plus grand édifice religieux de la fin du Moyen Âge en Suisse. Au XVe siècle, Berne est la plus importante cité au nord des Alpes et n’a pas de cathédrale. On décide alors de construire une collégiale sur l’emplacement de l’église construite deux siècles plus tôt, et en 1421, la première pierre est posée. Les travaux vont durer 150 ans et plusieurs générations de maîtres d’œuvre vont se succéder pour réaliser cet édifice de style gothique flamboyant avec l’idée de laisser passer le plus de lumière possible. En 1521 la construction de la tour est stoppée, à 60 mètres de haut, car les fondations sont instables. Elle ne sera terminée qu’en 1893, avec une seconde moitié magnifique dans un style néogothique culminant à 100.6 mètres de haut. Approchez-vous de l’entrée pour admirer le portail sculpté. C’est l’élément le plus remarquable de la collégiale. 294 figurines polychromes représentent le jugement dernier. Cette image, censée apporter aux croyants une vision du sort des morts au jour du jugement dernier, est la seule à avoir été épargnée par l’iconoclasme de la Réforme et représente aujourd’hui l’une des collections de sculptures néogothiques les plus complètes d’Europe. En effet, plusieurs chefs religieux protestants incitèrent fortement à la destruction des images religieuses, des icônes et des crucifix, qu’ils voyaient comme de la superstition et de l’idolâtrie. Depuis 1528, la collégiale de Berne appartient au culte protestant. Si vous voulez en découvrir l’intérieur, vous pourrez admirer la voûte d’ogive du chœur achevée en 1517, ainsi que de magnifiques vitraux, sans oublier le grand orgue reconstruit en 1999. L’entrée dans la cathédrale est gratuite. Si vous voulez monter au sommet de la tour du clocher et profiter d’une vue englobant la ville avec les montagnes au loin, vous devrez vous acquitter d’un droit d’entrée autour de 5 francs suisses. La collégiale est classée bien culturel d’importance nationale et fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1983.