Cathédrale Santa-Maria Assunta
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Ajaccio, La cité impériale
Ne vous fiez pas à sa petite taille, cette jolie cathédrale baroque, avec sa façade ocre et son dôme bleu gris est la cathédrale Santa-Maria Assunta.
Dédiée à l’Assomption de la vierge, elle a été construite à la fin du XVIe siècle, remplaçant ainsi les cathédrales du VIe et XIIe siècle qui l’avait précédée, en suivant l’architecture typique en croix latine de la contre-réforme.
Le XVIe siècle est un passage clef dans le monde du christianisme. On est en pleine guerre de religion et réforme protestante. L’église, menacée, lance donc un grand mouvement de contre-réforme pour lutter contre l’émergence du protestantisme. C’est là que naît l’art baroque où l’on met en scène la gloire de Dieu.
L’intérieur est aussi différent puisque dans les cathédrales gothiques on crée un espace pour la procession, donc on peut faire le tour par les nefs latérales, alors que dans les nouvelles églises baroques, on mise tout sur le sermon et la démonstration avec une nef centrale très large dominée par la chaire.
L’inscription latine surplombant la porte d’entrée nous apprend que la nouvelle cathédrale a pu voir le jour grâce à la demande faite par le Conseil des Anciens, envers le Sénat de Gênes et le Pape Grégoire XIII.
On apprend également les regrets de l’évêque Jules Giustinani, qui posa la dernière pierre et aurait bien aimé poser aussi la première ! Cette phrase s’explique par le fait que l’évêque regrettait de ne pas avoir été en charge des travaux dès le départ, pour pouvoir édifier une cathédrale plus grande.
Une autre rumeur court au sujet de l’évêque Giustiniani. On raconte qu’il s’est fait avoir par le capitaine du navire Santa Maria, un certain Francisco Acquaviva, qui devait rapporter le marbre de carrare nécessaire à la réalisation du portail de la cathédrale.
Ce dernier lui dit tout d’abord que la commande avait sombré dans la mer, puis, lorsque l’évêque l’envoya de nouveau rapporter une cargaison, qu’une tempête avait tout emporté ! L’évêque, croyant au pardon et à l’honnêteté des hommes, lui aurait à chaque fois pardonné, et repassé commande. On raconte pourtant que le capitaine, buveur et joueur invétéré, avait perdu marbre et argent aux cartes. La dernière commande n’arriva jamais à bon port et l’évêque finit par faire un nouveau portail de son côté.
On raconte que le capitaine réapparut plusieurs années plus tard, racontant à qui voulait l’entendre, qu’il avait été capturé par des pirates africains et fait prisonnier, vendu à Tunis comme galérien. Si l’on en croit notre homme, le marbre blanc prévu pour Ajaccio, illumine l’une des mosquées de Tunis.
Légende à part, prenez le temps d’entrer dans la cathédrale. Vous y verrez un très beau maître autel, offert en 1811 par la princesse Elisa, sœur de Napoléon. Vous pourrez également voir le baptistère en marbre blanc où a été baptisé l’empereur. Cette église restera importante pour Napoléon jusqu’à sa mort. La chapelle Notre-Dame du rosaire abritait le tombeau de la famille Bonaparte jusqu’à la construction de la chapelle impériale.
En exil à Saint Hélène, il écrira ces mots : “Si on proscrit de Paris mon cadavre comme on a proscrit ma personne, je souhaite que l’on m’inhume auprès de mes ancêtres dans la cathédrale d’Ajaccio, en Corse.”
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