Le Tango
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Montevideo, La 6e montagne d’Est en Ouest
La rue que vous croisez à présent, s’appelle la Cumparsita. Étant donné que celle d’avant était la rue Carlos Gardel, il est peut-être temps de faire un petit point sur le Tango. Pour ceux qui ne sont pas au courant, Gardel est le chanteur de Tango le plus important de la planète, sa voix est même classée Mémoire du Monde de l’UNESCO, et la Cumparsita est le Tango le plus célèbre.
Vous avez compris que l’Uruguay et l’Argentine étaient liés par leur passé commun de provinces du Rio de la Plata, ayant vécu les mêmes choses au fil des siècles. L’accent est le même, la nourriture, le maté, la passion du foot et le tango. Si les Argentins s’amusent à dire que l’Uruguay est une province de plus, les Uruguayens, eux, rient jaune en expliquant que quand ils répondent à un étranger d’où ils viennent, leur phrase commence toujours par “Non, je suis Uruguayen”, car on les confond toujours. Ce qui rend leur besoin identitaire encore plus fort.
En ce qui concerne le Tango, il faut bien comprendre que cette musique est née sur le Rio de la Plata, entre ses deux villes portuaires. Les musicologues affirment que le tango se dansait avant 1870 dans les académies de Montevideo. S’il est aujourd’hui associé plus facilement à l’Argentine, c’est parce que lorsque le tango est arrivé à Paris, la ville des influenceurs du reste du monde à l’époque, il a été associé exclusivement à Buenos Aires.
C’est en tout cas un Uruguayen, Gerardo Matos Rodriguez, qui a composé le tango le plus célèbre du monde, le plus facilement reconnaissable, ce que vous fredonneriez de vous-même si je vous demandais de me chanter un tango. La fameuse Cumparsita. Elle a été jouée pour la première fois en public, dans un ancien café de Montevideo, où se trouve aujourd’hui le musée du Tango, que vous pouvez aller visiter si vous voulez en savoir plus.
Mais revenons au commencement. Le terme tango a une étymologie incertaine. D’anciens documents de la traite des esclaves nomment « tango » l’endroit où les négriers parquaient les hommes en Afrique avant de les faire monter dans les bateaux, puis le terme apparaît également en Amérique pour le lieu, à la descente des bateaux, où on allait les vendre. Mais plus qu’étymologiquement, le tango est né de l’influence mutuelle entre les esclaves africains, leurs croyances, leurs cultures et leurs danses avec celles des immigrants qui débarquaient par milliers dans ces nouvelles capitales sud-américaines.
Arrivent des Espagnols, des Italiens, des Français, des Polonais, des Russes avec leurs danses de salon. Danses de blancs versus danses de noirs. Les esclaves imitent leurs maîtres et les maîtres imitent leurs serviteurs, ne se rendant pas compte qu’en se moquant, ils inventaient les codes d’une nouvelle danse.
Du côté de la musique, au départ ce sont la guitare et la flûte qui prédominent, puis arrive le bandonéon, cet instrument à vent d’origine allemande, se rapprochant de l’accordéon et qui deviendra le symbole ultime du Tango. Pour faire simple et comprendre la culture métissée du tango, on dit que c’est une musique jouée par des Italiens reprenant des airs espagnols, basés sur des rythmes de musique afro-américaine, avec un instrument allemand.
Si vous voulez vous imprégner de cette culture mythique de la région et pourquoi pas en apprendre quelques pas, alors rendez-vous dans une des milongas de la ville.
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