Carré Curial
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Chambéry, La capitale historique de la Savoie
Vous voilà au coeur du Carré Curial, situé à l’arrière de la médiathèque Jean Jacques Rousseau.
L’espace à été nommé en l’honneur du célèbre philosophe, poète, et musicien franco-suisse, qui s’installa à Chambéry, et y vécut, avec Madame de Warens, ce qu’il nomme “le court bonheur de sa vie”.
Vous pouvez visiter sa maison, aux Charmettes, sur les hauteurs de Chambéry.
La médiathèque est insérée dans ce que l’on appelle le carré curial, une ancienne caserne militaire réhabilitée en centre culturel en 1986. C’est ici que se trouve l’Espace Malraux, la scène nationale chambérienne, offrant une programmation artistique riche et variée. La présence d’une caserne napoléonienne d’une telle ampleur montre bien le rôle stratégique de Chambéry.
À la fin du XVIIIe siècle, les choses n’ont pas beaucoup changé depuis le Moyen-Âge. Chambéry est à l’étroit entre ses remparts, et l’administration sarde de laquelle elle dépend alors, vit au château. À la Révolution, la Savoie suit de très près les idées qui émergent à Paris. Le Chambérien François Amédée Doppet, député de l’Isère, milite pour le rattachement de la Savoie à la France, et crée la légion des Allobroges dont il est nommé lieutenant-colonel.
Dans la nuit du 21 au 22 septembre 1792, l’Armée des Alpes envahit la Savoie qui devient le département du Mont-Blanc. L’assemblée des Allobroges se réunit dans la cathédrale et supprime les droits souverains de la maison de Savoie. Vous imaginez bien que tout ceci n’est pas vécu de la même manière pour tout le monde. Les nobles n’apprécient pas alors que pour les bourgeois c’est une aubaine !
Quoi qu’il en soit, la ville devient un point militaire stratégique. Elle est en effet le seul point d’accès pour rejoindre Genève et l’Italie. Il faut donc une caserne pour loger tous les soldats. L’ancien couvent des Ursulines, devenu bien national, on décide d’utiliser son emplacement pour édifier la caserne, dont la construction débute en 1805. Il y avait ici 700 militaires, logés dans des dortoirs de 48 lits. La caserne a la particularité d’être fermée sur elle-même. Une seule porte d’accès est prévue et elle est grillagée. En plus, le tout est entouré d’une grande enceinte protectrice. Cela souligne la méfiance des architectes envers les Savoyards récemment intégrés au royaume.
En 1815, après la défaite de Napoléon à Waterloo, le duché de Savoie est rendu aux princes de Savoie. Mais après 23 ans d’occupation révolutionnaire puis napoléonienne, les habitants se sentent éloignés de la maison mère, et étrangers au sein de cette dynastie italophone. Il faudra attendre l’unification italienne, qui entrainera l’échange de la région contre l’aide de la France de Napoléon III, pour que la Savoie rejoigne une bonne fois pour toutes la France et la caserne passe aux mains de l’armée.
C’est l’une des rares casernes napoléoniennes sauvegardées en France. La présence militaire durera jusqu’en 1975, quand la caserne passera aux mains de la ville qui s’occupera de sa rénovation. Le site est alors nommé en l’honneur du comte de Curial, un Savoyard général de l’armée révolutionnaire.
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