Abri Sadi Carnot

En bas de ces escaliers, vous arriverez sur une route dans laquelle se trouve l’abri Sadi Carnot. Grand lieu de mémoire brestois, cet abri anti-bombardement a été construit pendant la Seconde Guerre mondiale, entre 1942 et 1943. A partir de 1940, Brest est prise par les Allemands. Leurs sous-marins s’installent dans le port, rendant le débarquement des alliés impossible à faire par la mer. Les alliés n’ont d’autres choix que d’agir par les airs pour tenter de libérer la ville. C’est pour ça que Brest sera victime de nombreux bombardements, qui ont détruit une bonne partie de ses bâtiments. En 1943, plusieurs abris souterrains sont alors construits pour permettre à la population de se protéger lors de ces attaques. Celui qui se trouve ici est un tunnel de 300 mètres de long : les Brestois venaient s’y réfugier lors des bombardements. Mais le 7 août 1944, les Américains débutent le siège de la ville : ils prévoient de la bombarder jusqu’à ce que les Allemands la libèrent. Les habitants sont alors évacués, excepté les services de secours, les autorités civiles, dont le maire, et certains Brestois qui ne souhaitent pas quitter leur ville. Ils s’entassent alors dans l’abri Sadi Carnot pendant plus de 25 jours. L’autre moitié de l’abri est occupée par les Allemands : ils sont séparés par une simple cloison. Vous imaginez sûrement les conditions déplorables dans lesquels ils vivaient. La nuit du 9 septembre 1944, un soldat allemand fait une fausse manœuvre sur le groupe électrogène qui alimente l’abri. Un incendie se déclare. Juste à côté, se trouve une grande réserve de munitions, ainsi que de nombreux bidons de carburant. Quelques minutes après le début de l’incendie, se déclenche alors une énorme explosion, qui ne laissera indemnes que très peu de personnes. Au total, on estime que plus de 370 Français ont péri dans cette catastrophe, dont le maire de Brest, et entre 500 et 600 soldats allemands. Un drame sans précédent qui a considérablement marqué les esprits des Brestois. 10 jours plus tard, Brest, ainsi que Paris, étaient libérées de l’armée allemande. Aujourd’hui, le tunnel est un lieu de mémoire qui a été ouvert au public en 2009, dans lequel on retrouve des informations sur le drame, sur la vie quotidienne des habitants de Brest et l’enfer de la Seconde Guerre mondiale. De quoi passer un véritable message de paix après cette tragédie qui a coûté la vie à des centaines de personnes.