Le château royal de Blois
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Blois, La vie de château en Val de Loire
Sans conteste le monument par excellence de la ville, le château royal de Blois est l’exemple parfait de l’art et de l’histoire des joyaux du Val de Loire.
Résidence favorite royale et seigneuriale de France à la Renaissance, ce sont au total 7 rois et 10 reines qui ont habité les lieux, avec autant de drames, manigances et jeux de pouvoir possibles et inimaginables.
Une succession de propriétaires non sans conséquence, puisque chacun d’entre eux y ont laissé leur empreinte, reflet de l’époque à laquelle ils ont pu régner. Ainsi, selon la façade à laquelle vous ferez face, plusieurs grands styles architecturaux se succéderont, pour un panorama temporel garanti, allant du Moyen Âge au XVIIe siècle.
Mais commençons par le commencement, si vous voulez bien. Au IXe siècle, les Comtes de Blois construisent une forteresse sur les hauteurs de la ville et de la Loire. En raison des différents remaniements et agrandissements, opérés au fil des siècles, les seuls vestiges restants de cette période sont des sections de remparts, la tour dite du “Foix” et la grande salle de 1214, aussi appelée la “salle des États généraux”.
Ce deuxième nom, on le doit au roi Henri III, qui y convoquera les États généraux en 1576 et 1588, pour tenter d’enrayer les guerres de Religion, affaiblissant le royaume. Divisée en deux nefs, par une série de colonnes, on dit de cette pièce que c’est la plus ancienne salle seigneuriale du pays.
En 1498, Louis XII, fils du prince et remarquable poète Charles d’Orléans, devient roi de France et choisit le château des Comtes de Blois en tant que résidence principale. Mais forcé de constater que la forteresse médiévale manque cruellement de confort, le monarque fait bâtir une nouvelle aile, soit l’aile Louis XII, digne d’un vrai palais urbain.
L’édifice, en accord avec la mode de l’époque, est caractéristique du gothique flamboyant, auquel s’ajoutent les prémices de la Renaissance. Ce qui donne des façades alternant la brique et la pierre, des fenêtres et des lucarnes finement décorées, une magnifique statue équestre du roi au-dessus du portail principal et la chapelle Saint-Calais, à proximité dans la cour.
En 1515, un nouveau roi accède au trône. Il s’agit de François Ier, affectueusement surnommé le “Roi bâtisseur”. Et quel surnom ! Avec l’aide de son épouse, Claude de France, fille de Louis XII, la tête couronnée repense et réaménage le château de Blois.
Pendant que madame remeuble les intérieurs, monsieur se charge de faire construire une nouvelle aile de style Renaissance. Côté cour, l’escalier en vis, autant fait pour voir que pour être vu, en est une signature parfaite. Et côté ville, les fameuses loggias, inspirées de celles créées au Vatican, en sont également un joli rappel.
Après le décès de sa reine, François Ier part s’installer à Fontainebleau et le château de Blois devient la “pouponnière royale” de ses 7 enfants. Parmi eux, il y a Henri II, sacré roi de France en 1547 aux côtés de Catherine de Médicis. Excepté quelques travaux dans l’aile de François Ier, la résidence royale reste inchangée. Y compris avec les successeurs : François II, Charles X et Henri III.
Le dernier, en plus d’être associé à la “salle des États généraux”, est célèbre pour avoir fait tuer son ennemi, le duc de Guise, d’une trentaine de coups d’épée. Le drame s’est déroulé dans une chambre du 2e étage, aujourd’hui ouverte à la visite. Durant l’Ancien Régime, le peu de travaux envisagés au château reste inachevé.
À l’exception d’un pavillon d’angle édifié par la reine Marie de Médicis, dont une inscription en laisse aujourd’hui le souvenir dans les sous-sols de l’aile de Gaston d’Orléans. Lui, c’est le frère de Louis XIII, fils de Marie de Médicis, qui, chassé de la Cour, héritera de la propriété en guise de cadeau de mariage. Pris d’affection pour les lieux, il entame des reconstructions de grande envergure qui seront rapidement stoppées par manque d’argent.
Le projet s’achève donc sur une bâtisse de style classique, prônant une rythmique et une symétrie particulière dans les fenêtres. Jugé comme « un château qui n’est bon à rien et tout au plus à vendre » par Louis XIV, puis sauvé in extremis de la démolition par Napoléon Ier, en 1810, le château de Blois est aujourd’hui un bien patrimonial inestimable ouvert au public en l’échange d’un ticket d’entrée payant.
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