L’Église Saint-Léger

Vous voilà sur le parvis de l’église principale de la ville et l’édifice religieux le plus important de la Renaissance en Suisse. Elle est dédiée à saint Léodegard, connu sous le nom de saint Léger en français, un évêque de Bourgogne du VII siècle, reconnu comme un martyr pour sa mort violente. L’église Saint-Léger vous offre un mélange d’architecture venu des différentes phases de sa construction. Vous reconnaitrez des éléments romans, gothiques et baroques.

Son histoire remonte à aussi loin que l’an 735, lorsque des nobles venus de l’Alemanie du sud fondent ici même, un petit monastère dédié à saint Maurice. À cette époque, l’Alémanie est un territoire qui correspondrait aujourd’hui au sud-ouest de l’Allemagne. Ce petit monastère va s’agrandir et devenir un prieuré au XIIe siècle puis une collégiale de chanoines séculiers, des membres du clergé ne faisant pas partie d’un ordre religieux précis.

L’église connut son apogée au cœur de la Contre-Réforme, servant de cathédrale à Lucerne, devenu un important bastion catholique face aux cantons protestants. Et puis en 1633, c’est le drame. On raconte qu’un ouvrier, voulant chasser des oiseaux qui nichaient en haut du chœur, utilisa des tirs pour enflammer la tour, mais c’est toute l’église qui prit feu. Et c’est sur les fondations de cette église qu’est née notre belle Hofkirche, au XVIIe siècle.

Certaines parties ont pu être sauvées des flammes, comme les deux tours gothiques que vous avez en face de vous, qui lui donnent tout son charme. Vous voyez au-dessus de la porte, les deux saints qui ont été vénérés ici : Léodegar et Maurice, que vous retrouvez sculptés sur la porte d’entrée. N’hésitez pas à pousser ces lourdes portes pour aller découvrir ce que cache son intérieur. Le maître-autel baroque du XVIIIe siècle est richement décoré de détails complexes, le chœur vous montre un bel exemple de gothique tardif aux voûtes élégantes, et les vitraux colorés apportent une touche spirituelle au lieu.

Les grandes orgues construites en 1640 ont été transformées et restaurées au XXe siècle et valent également le détour. Mais le clou du spectacle est l’orage. Une machine à imiter la pluie, sorte de tambour actionné par le vent des orgues, qui projette des billes métalliques contre la tôle, reproduisant ainsi le spectacle d’une nature déchainée.

Une curiosité de Lucerne qui fait frémir les habitants depuis 1862.