Monument Joseph Sec
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Jetez un œil sur votre droite. Vous voilà devant un monument funéraire réalisé par Joseph Sec, bourgeois aixois du XVIIIe siècle, qui était jacobin, pénitent gris, marchand de bois et maître menuisier. Il dévoile ce mausolée en 1792, désireux de rappeler, à travers ce monument, l’importance de la loi.
Avant d’entrer, s’il est ouvert, regardez un instant sa façade. On lit sur la plaque principale “Monument dédié à la municipalité de la ville observatrice de la loi”, et le nom de l’auteur. Les deux autres plaques, plus petites, révèlent deux citations :
“Sorti d’un cruel esclavage, je n’ai d’autre maître que moi ; mais de ma liberté je veux faire usage, que pour obéir la loi” pour celle de gauche, et
“Fidèle observateur de ces lois admirables, qu’un Dieu lui-même a daigné nous dicter, chaque jour à mes yeux elles sont plus aimables, et je mourrai plutôt que de m’en écarter”, pour celle de droite.
Le monument se caractérise par une architecture révolutionnaire, empruntant des éléments décoratifs à la Bible, au Nouveau Testament, à la symbolique maçonnique et, bien évidemment, à la Révolution française. Regardez le monument : la statue qui se situe au sommet représente Thémis, la déesse de la justice, portant une balance. Gravé sur son piédestal, on aperçoit le portrait de Louis XVI.
En dessous, la statue centrale représente Moïse tenant les Tables de la Loi, entouré de deux autres sculptures allégories de l’Afrique, soumise à l’esclavage, à gauche, dont la statue semble réclamer la loi, et de l’Europe, symbole de la liberté, à droite.
Si la porte est ouverte, entrez, et découvrez le petit jardin intérieur qui se trouve derrière le monument. Il se compose d’une galerie de 7 statues représentant des personnages de l’Ancien Testament : Noé tenant des grappes de raisin, Myriam, la sœur de Moïse, David, vainqueur de Goliath le Géant, Yaël, héroïne qui délivra les tribus d’Israël, Salomon, roi de l’ancien royaume d’Israël, Débora, prophétesse et seule juge féminine d’Israël, et Aaron, le premier grand prêtre d’Israël et porte-parole de Moïse.
Ces sculptures ont été réalisées en pierres de Calissanne par Pierre Pavillon. C’est un type de monument très rare en France, car c’est l’un des seuls à avoir échappé aux destructions engendrées par la Révolution, si bien qu’il a été classé Monument Historique en 1966.
On pense que Joseph Sec l’avait créé pour se faire enterrer dedans, mais que cela ne s’est jamais produit. Il représente en tout cas aujourd’hui un magnifique monument, qui prône la liberté et l’égalité, et situé en plein cœur de l’avenue Pasteur.
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