Chalets Napoléon (Pt 2)

Vous pensiez avoir vu tous les membres de la série des chalets impériaux ? Laissez-nous vous rappeler que c’est lorsqu’il n’y en a plus, qu’il y en a encore !

Au numéro 107, vous tomberez nez à nez avec le chalet de l’Empereur qui, comme son nom l’indique, était destiné à Napoléon III. Construite en 1864, également par l’architecte Lefaure, la demeure cache deux galeries qui ont volontairement été orientées vers l’ouest, côté parc donc, afin d’isoler son occupant des regards curieux. Une intimité qui était également propice aux séances d’écriture de Napoléon III, qui rédigea en temps de cures, plusieurs pages de son Histoire de Jules César, en présence d’Alfred Maury, bibliothécaire des Tuileries.

Au numéro 109, vous aurez droit au chalet “Marie-Louise”. Il fut la toute première résidence de Napoléon III sur le boulevard des États-Unis. Avec ses fausses briques ocres et jaunes, disposées en damier, et ses frises en bois clair, la maison a tout pour plaire. Sauf quand on est l’Empereur, et que lorsque l’on aime bavarder et fumer en bonne compagnie sur les galeries, on se donne involontairement en spectacle devant tout le voisinage depuis la rue. Résultat, Napoléon III fera construire deux nouveaux chalets, avec comme exigence primordiale : vivre en toute tranquillité. Un pour lui, et l’autre pour sa dame, afin de se faire pardonner ses écarts de conduite amoureux, qui auront raison du départ précipité de l’impératrice lors d’un séjour vichyssois en juillet 1863.

Juste à côté, au 109 bis, se tient le chalet “Clermont-Tonnerre”. Il a été baptisé d’après l’officier d’ordonnance de Napoléon III, sans qui il n’aurait jamais vu le jour. Fréquenté par les services de sécurité, il est dit qu’une galerie souterraine le reliait aux chalets Marie-Louise et de l’Empereur pour renforcer le système de protection des résidents et de leurs invités. Mais aussi fluidifier la distribution des plats cuisinés à la couronne impériale. En 1864, le roi des Belges, Léopold 1er, séjourne dans cette villa en bois. Quant au petit pavillon de style néogothique qui l’accompagne, il a été bâti en 1905, en tant que garçonnière pour le fils d’un ancien propriétaire.

Tous d’un charme incomparable, ces chalets sont un excellent moyen de marcher sur les pas de sa volonté impériale, à qui Vichy doit beaucoup de son histoire, de son image et de sa renommée éternelle.