Donjon de la mairie et statue de Nougaro
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Toulouse, La ville en rose
Attardons-nous un instant sur la jolie place de la Trinité avec au centre sa belle fontaine.
Construite à l’emplacement de l’ancien couvent des Trinitaires aujourd’hui disparu, la place est bordée de terrasses de café et est l’une des plus agréables de la ville.
On doit la fontaine à l’architecte toulousain Urbain Vitry. Elle représente 3 sirènes ailées en bronze soutenant une vasque de marbre. Tout autour, il y avait des robinets de fonte qui alimentaient en eau potable les habitants du quartier.
Vous remarquez également que les façades des immeubles sont plutôt opulentes, surtout celle de la Maison Lamothe, juste derrière la fontaine. Elle est également l’œuvre de Vitry ! Décorée de statues antiques, sa porte est une mise en scène pensée par l’architecte, prévue pour mettre en valeur sa propre fontaine !
C’est vrai que tant qu’à faire, autant s’organiser pour souligner la beauté de son travail !!
Vous arrivez devant la Cathédrale Saint-Étienne, monument emblématique de Toulouse !
Emblématique oui, mais aussi atypique !! Sa physionomie sans cesse remaniée depuis le XIIIe siècle, comme pour tenter d’égaler l’audacieuse basilique Saint-Sernin, lui donne une allure décalée, comme inachevée ou en tout cas peu conventionnelle.
Il faudrait voir les plans ou du moins la voir du ciel pour mieux s’en rendre compte. Elle présente une sorte de cassure, résultat de l’enchaînement de deux modes de construction : une nef Raymondine de style gothique méridional terminée en chœur de style gothique du Nord, ce qui donne l’impression qu’il en manque un bout !
En réalité, ce qu’il s’est passé, c’est qu’au XIIIe siècle, après le rattachement de Toulouse à la couronne de France, on décide de construire un énorme chœur de style gothique rayonnant comme en Île-de-France. L’idée était de construire une nouvelle cathédrale digne des plus importantes d’Europe en détruisant l’ancienne au fur et à mesure de l’avancement des travaux.
Mais, sans rentrer dans les détails des organisations des diocèses et archidiocèses, sachez qu’il n’y a plus eu assez d’argent dédié à cette construction et qu’ils ont dû tant bien que mal essayer de rattacher la nef au chœur. Étant donné les circonstances, ils ne s’en sont quand même pas trop mal tirés !
Plusieurs projets du XIXe et XXe siècle ont été lancés par des architectes ambitieux et soucieux de redonner à la cathédrale l’allure qu’elle aurait dû avoir, mais ils ont tous été abandonnés.
Franchement c’est tant mieux. Pourquoi tout devrait toujours être droit et symétrique ? La beauté réside dans les différences et la cathédrale Saint-Étienne, de par son originalité, nous raconte tout un pan de son histoire, qui aurait sinon été oublié.
Tout le monde aime la place Saint-Georges !
Toujours en effervescence avec ses terrasses bien remplies en été. Mais on ne dirait pas comme ça, elle a longtemps été la terrible place de l’échafaud et de ses exécutions publiques.
À la Révolution, on l’a renommée la place Calas. Pour la célèbre affaire Calas qui ébranla Toulouse comme le reste de la France dans les années 1760. Jean Calas était un commerçant protestant de la ville. Lorsque l’on retrouva son fils étranglé chez lui, on l’accusa, lui, la bonne et la famille, de l’avoir assassiné pour l’empêcher de se convertir au christianisme !
L’affaire est un conflit religieux entre protestants et catholiques et n’a aucune vraie valeur judiciaire ni de preuves tangibles, ou de témoignages consistants incriminant le pauvre Jean Calas. Qu’importe, à cette époque, on n’a pas tant besoin de preuves, on a un truc génial quand il manque des témoignages dans un procès, c’est le “monitoire à fin de révélations”.
En gros, c’est un système qui s’appuie sur de faux témoignages de pauvres paroissiens qui n’ont rien demandé, forcés par les curés, sous peine d’excommunication. Grâce au monitoire, il sera donc quand même condamné je cite : “à être exposé 2h sur une roue, après quoi il sera étranglé et jeté sur un bûcher pour y être brûlé”.
Torturé pendant des heures, il n’avouera rien. Voltaire, premier philosophe à se mêler d’une affaire publique, le défend et lui dédie son traité sur la tolérance. Il obtient la révision du procès, la réhabilitation de la mémoire du défunt, et l’acquittement du reste de la famille. Mais bon, le mal était fait.
En réalité, si le fils avait été retrouvé étranglé dans sa maison, c’est parce que la famille avait voulu camoufler son suicide, en le détachant de la corde à laquelle il s’était pendu. Il faut savoir qu’à l’époque on traînait les suicidés face contre terre derrière un cheval avant de les jeter aux ordures. Cette pratique courante sous l’Ancien Régime s’appelait la claie d’infamie et n’a été supprimée qu’après la Révolution française.
Sur cette triste note, revenez au présent et profitez de la douceur de vivre qui règne dorénavant sur la belle place Saint-Georges.
Pour votre information, si vous voulez une vue surplombant Toulouse, sachez que vous pouvez monter au dernier étage des Galeries Lafayette !
Comme dans beaucoup de Galeries en France, il y a un espace terrasse sur le toit d’où vous pourrez admirer la mer de tuiles formée par les toits toulousains, avec si vous êtes chanceux, les Pyrénées en toile de fond.
Ce lieu est peut-être le plus animé de Toulouse pour son métro, ses boutiques, cinémas, restaurants et rues commerçantes qui l’entourent.
C’est la place du président Wilson. Elle est nommée ainsi en hommage à l’ancien président des États-Unis : Woodrow Wilson qui avait été un allié important de la France lors de la Première Guerre mondiale. En 1918, le maire de Toulouse, dit Jean le rouge, déclare le président américain, citoyen d’honneur de la ville.
On impose, dès son projet de construction, une forme ovale desservant plusieurs rues en étoile et un modèle uniforme de façades avec un rez-de-chaussée dédié aux magasins. Cette place était donc prédestinée à être un lieu de rencontre ! Véritable pause dans la ville, elle met à l’honneur le poète toulousain Pierre Goudouli en lui dédiant un jardin et la belle fontaine que vous avez en face de vous.
À l’arrière du Capitole, vous tombez nez à nez avec une tour semblée sortie de nulle part, et jurant un peu avec le reste de l’architecture de la place.
Surplombée d’un beffroi de style flamand, elle fut construite en 1525, pour abriter la poudre à canon et les archives municipales. Ces documents administratifs sont de la plus haute importance à cette époque, et symbolisent le pouvoir et la liberté de la ville. On y retrouve le droit écrit, les enquêtes policières, les comptes de la cité, et autres documents administratifs.
Les archives de Toulouse étaient bien protégées, mises à l’abri dans un coffre qui s’ouvrait à l’aide de 8 clés différentes, que possédait chaque capitoul, qui dirigeait la ville à cette période. Cette tour, en parfait état de conservation, a été restaurée par Viollet-le-Duc au XIXe siècle et est depuis 1946, le siège de l’office du tourisme.
Le donjon des archives domine le square de Gaulle, où vous pourrez faire une pause agréable au cœur de la ville. Vous y verrez la statue “La Maternité”, du sculpteur toulousain Jean-Louis Toutain, représentant, dans la douceur de courbe propre à son œuvre, une femme jouant avec son enfant. Vous voyez également près de la fontaine, une statue du chanteur Claude Nougaro. Cet auteur-compositeur, poète et interprète, est une figure importante pour la ville qui l’a vu naître. Les Toulousains l’adorent, et l’hommage vibrant qu’il fit à sa ville dans sa chanson “Toulouse” le leur rend bien.
Alors pour vous mettre dans l’ambiance, vous savez quelle bande-son choisir !
Découvrez Toulouse avec l’application navaway®
Une navigation interactive à travers les plus belles rues, places et quartiers
28 audioguides ludiques avec commentaires historiques, anecdotes et quelques mystères
Commentaires