Monument aux morts américains

Se poser, marcher, courir, pédaler, se baigner, le front de mer de Saint-Nazaire vous offre un large choix des possibilités pour se laisser aller face à l’océan. Ce même océan qui plus de 100 ans en arrière a conduit les forces américaines sur le sol français afin de les faire entrer en guerre contre l’Allemagne.
Car oui, avant la Seconde Guerre mondiale et son impitoyable “Mur de l’Atlantique”, il y a eu un autre conflit militaire majeur. Entre nous, est-il bien nécessaire de le nommer ?

Alors que les Alliés comptabilisent déjà trois années d’affrontements, d’échecs militaires, de blessés, mais aussi de morts dans leurs rangs, les États-Unis décident finalement de leur apporter du soutien en déclarant officiellement la guerre à l’Allemagne le 6 avril 1917.

Si leur décision est prise, la question des ports de débarquement en France, elle, attend encore sa réponse. Puisque les Britanniques occupent la Manche, la façade atlantique s’impose d’elle-même. Les principaux ports de l’Ouest retenus sont ceux de Bordeaux, de Brest, de Nantes et de Saint-Nazaire, par ailleurs choisi comme base n°1 du dispositif de débarquement.

Entre 1917 et 1919, près de 200 000 hommes, 858 navires et une moyenne journalière de 4 400 tonnes de marchandises débarquent à Saint-Nazaire. Par manque de place et d’infrastructures adéquates, les soldats américains seront même obligés de réaliser des travaux considérables sur le port et dans la ville, jetant les bases d’une Saint-Nazaire plus moderne et mieux équipée.
Amenés à cohabiter avec une culture différente durant 2 années de menace, de danger et de survie, les Nazairiens et Nazairiennes finiront par sceller une forte union avec leurs voisins outre-Atlantique.

En guise de témoignage de cette ancienne fraternité, la cité portuaire chérit ce monument commémoratif surplombant tout le front de mer.
De la même manière que le peuple français a offert la Statue de la Liberté aux Américains en 1886, un ancien soldat souhaite remettre un mémorial à la cité portuaire au sein de laquelle il est resté 15 mois.

Réalisée entre 1924 et 1926, par la sculptrice américaine Gertrude Vanderbilt Whitney, l’œuvre commémorative est inaugurée le 26 juin 1926 sur le rocher du “Soulevain”.
Lors de la Seconde Guerre mondiale, les soldats allemands, qui voient en elle le rappel d’une précédente défaite, se chargent aussitôt de la réduire en miettes. Heureusement, la statue aura droit à sa réplique dès 1989, grâce à une souscription franco-américaine.

Affectueusement surnommé le “Sammy”, comme c’était le cas des soldats américains en pleine guerre 14-18, le monument se compose de deux éléments distincts. Un aigle aux ailes déployées représentant l’arrivée des soldats prêts à étendre leur protection sur le sol français. Et un homme, bras ouverts et équipé d’une épée, offrant ainsi sa force au peuple allié.

L’histoire de guerre à Saint-Nazaire émerge partout, y compris des entrailles de l’estuaire !