Statue de Jasmin
Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Agen, C’est le ponpon sur la Garonne !
Posture bien droite, main gauche sur la poitrine, pendant que l’autre semble vouloir accompagner un flot de paroles imaginaires, mais qui peut bien être cet homme ? Et quel est son lien avec la “capitale du pruneau” ?
Jacques Boé, ou Jasmin pour les plus intimes, est à la fois un illustre personnage du XIXe siècle et un symbole de la culture occitane qui a profondément marqué la poésie française.
Fils d’un tailleur et d’une lavandière, Jasmin naît dans les quartiers pauvres d’Agen en 1798. Grandement absent des bancs de l’école et renvoyé du séminaire de la ville, c’est en tant que coiffeur-perruquier qu’il exerce et qu’il arrive à travailler à son compte rue Saint-Antoine, aujourd’hui avenue Charles-de-Gaulle.
De conditions modestes, mais suffisamment intéresser par les quelques années d’instruction qu’il a reçu plus jeune, Jasmin se plaît à lire des histoires, mais surtout à les raconter, voire à les conter à sa clientèle. Et comme apparemment, il le fait avec talent, il profite de la prospérité de son commerce pour se dédier à sa réelle passion, à savoir l’écriture.
En tant qu’enfant du peuple, il délaisse le français et préfère se prononcer dans sa langue natale, la langue “gascogne”, anciennement la langue “occitane”. Dès lors, le destin du coiffeur agenais bascule !
Sage témoin de son époque, Jasmin consacre ses écrits aussi bien à la politique qu’à l’amour. D’ailleurs, sa romance La fidelitat agenesa, composée en 1822, sera à l’origine de sa célébrité.
En 1830, l’Académie d’Agen le couronne pour son ode Lou tres de may. Une grande fierté pour l’homme de lettres, car c’est la première fois qu’un texte autre que français est récompensé par l’institution.
Lecteur public dans la région, puis progressivement au-delà, il atteint la renommée nationale entre 1830 et 1840. Au total, il aurait donné 12 000 séances oratoires dont une partie des gains était reversée à plusieurs œuvres de bienfaisance comme à son habitude. Par exemple, c’est grâce à sa participation que le clocher de l’église Saint-Jean de Vergt en Dordogne a pu être construit.
Surnommé le “troubadour de la charité”, Jacques Boé n’a jamais oublié d’où il venait, et ce, malgré ses étroites relations avec de grandes figures françaises à l’instar de Balzac, le roi Louis-Philippe et Napoléon III.
D’Agen où il est né, décédé et où cette statue en bronze continue de le commémorer depuis 1870, à Paris, où une station de métro lui est dédiée, Jasmin, c’est la vie exceptionnelle d’un poète qui n’a jamais trahi sa ligne de conduite, autrement dit la fidélité aux origines.
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