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Murano, Burano, Torcello : histoire, activités, traversée…

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Itinéraire proposé pour cette ville : Rencontre avec la “Sérénissime”

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par Emilie C.
burano ile venise

Sur les 121 îles qui composent la lagune vénitienne, 50 font partie intégrante de celle que l’on surnomme la Sérénissime. Habitées, sauvages, cultivées, à l’abandon, proches ou lointaines, il est juste de dire qu’aucune n’a son pareil. D’ailleurs, trois d’entre elles en sont le parfait exemple. Il s’agit de Murano, Burano et Torcello.

Ces noms vous disent quelque chose ? Loin du monde, notre surprise ! Ces 3 îles vénitiennes ont chacune acquis leur identité et leur notoriété en parallèle de Venise. L’histoire, la gastronomie et les formes d’artisanat qui s’y tiennent compensent largement les quelques minutes de navigation pour s’y rendre. Un bel ajout qui ne manquera pas de faire partie de vos souvenirs de vacances en Italie.

Alors andiamo pour une échappée hors des canaux battus !

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La lettre “O” en toute fin comme mémo technique

1. Première escale : Murano

Un kilomètre au nord-est de Venise, voilà ce qu’il faut parcourir, où à plus juste titre traverser, pour débarquer sur l’une des plus grandes îles de la lagune. On a nommé, Murano ! D’une superficie de 1.17km², divisée en deux par un Grand Canal, ce petit coin de paradis à de quoi rappeler la Sérénissime. En modèle réduit et sans toute cette immense agitation.

murano ile venise

À jamais la patrie du verre

Murano, Murano, Murano… Plus on se répète ce nom chantant et plus on est persuadé d’en avoir déjà entendu parler au moins une fois. La question est de savoir pourquoi. Avec des mots comme soufflage ou bien verrerie, votre nuage de confusion doit normalement se dissiper. En réalité, l’île de Murano est mondialement connue pour sa production de verre soufflé. Et plus qu’un atout touristique majeur, cet artisanat a surtout fait l’histoire et l’ADN de l’île.

Pour comprendre comment tout cela a commencé, il faut remonter au moins 11 siècles plus tôt. À l’époque, les souffleurs de verre avaient installé leurs ateliers sur Venise même. De cette façon, ils vendaient plus facilement le fruit de leur travail lors des nombreux échanges commerciaux qui transitaient par le port. Problème, cette situation très profitable pour les uns ne pouvait plus durer pour les autres.

Les fours utilisés par les artisans représentaient de plus en plus un danger pour les habitations en bois des Vénitiens. Soucieux de mettre un terme à cette peur générale, le gouvernement de Venise rédigea un décret en 1291 obligeant les verriers à exercer leur activité sur l’île voisine de Murano.

Depuis cette date, le destin de l’île et la production du verre sont restés liés. Et de génération en génération, le savoir-faire ainsi que le secret de fabrication de cette pratique ont été soigneusement transmis, préservés.

Pour une visite complète de l’île

Étant donné que le verre soufflé occupe une place prépondérante dans la vie de l’île, il est naturel de vouloir en apprendre un peu plus à son sujet. Pour cela, quoi de mieux que la visite d’un ou plusieurs ateliers d’artisans ?

En passant de l’autre côté du rideau, il vous sera possible d’assister aux différentes étapes de production de l’art du soufflage de verre, allant de la matière première brute à la composition finale. Sans oublier non plus de jeter votre dévolu sur l’une des pièces uniques mises en vente en boutique. Comme un vase pour votre prochain bouquet de fleurs ou bien la parure de bijoux idéale assortie à votre tout dernier achat vestimentaire. 

Pour vous aider, voici des noms de verreries à Murano ouvertes aux visites :

  • Vetreria Artistica Colleoni
  • Atelier Salvadore Murano
  • Ex Chiesa Santa Chiara
  • Gino Mazzucato Murano Glass

Attention : les ateliers ont tendance à ouvrir leurs portes seulement quelques heures par jour. Par conséquent, renseignez-vous au préalable sur les horaires et surtout réservez vos places.

Avant ou après cette première activité, vous pourrez en apprendre davantage sur l’île Murano en parcourant ou en admirant ses quelques sites d’intérêt comme :

  • Il Museo del vetro (Le Musée du verre) ouvert normalement tous les jours de 10h à 17h avec une dernière entrée à 16h.
  • La Basilica Santi Marie e Donato ouverte normalement aux visites du lundi au samedi, de 9h à 17h, et le dimanche de 12h à 15h30.
  • La Chiesa San Pietro Martire ouverte normalement aux visites de 9h à 17h le lundi en plus du mercredi, jeudi et vendredi. Puis, de 9h à 15h30 le mardi et de 11h à 16h30 le week-end.
  • La Chiesa Santa Maria degli Angeli ouverte normalement tous les jours de 7h à 19h30.
  • Le Palazzo da Mula reconverti en centre culturel.
  • Le Phare de Murano en activité depuis 1932.
  • La “Cometa di Vetro”, une sculpture en verre bleu.

2. Deuxième escale : Burano

Toujours au nord-est de la grande Venise, mais cette fois-ci dans un rayon de 7 km, flotte la belle île de Burano. Bon…Techniquement, il s’agit plutôt d’un archipel de quatre îlots (San Mauro, Giudecca, San Martino, Terranova) séparés par 3 canaux principaux : le Rio Pontinello, le Rio Giudecca et le Rio Terranova.

Contrairement à Murano et Torcello, qui portent le titre de ville, Burano, elle, est un simple bourg d’à peine 20 hectares sur lesquels vivent 3000 âmes à l’année. En lisant ça, on imagine déjà que la visite du lieu sera express. Mais c’est là toute l’erreur ! Une fois qu’on accoste à Burano, le temps s’arrête, le charme opère et il est clair que l’on ne veut même plus en repartir. Voici en grande partie pourquoi.

burano ile venise

“La vie en rose”, en rouge, en mauve

À l’approche des côtes de Burano apparait déjà la raison principale de notre déplacement : les célèbres maisons colorées. Celles sans qui l’île n’aurait certainement pas toute cette notoriété. Du jaune canari au rouge coquelicot en passant par le vert gazon et le rose bonbon, le cadre “pictural” sur place est une explosion de couleurs. Le but étant que ça soit vif !

Aussi surprenant que cela puisse paraître, Burano n’a pas toujours affiché ce décor totalement dépareillé mais incroyablement photogénique. C’est la brume épaisse hivernale qui peu à peu a eu raison des premiers coups de pinceau uniquement en ocre jaune et rouge, faute de choix.

D’après la légende locale, cette prise d’initiative aurait été lancée par les marins-pêcheurs de l’île qui peinaient à repérer leur foyer au large. Mais il arrive que d’autres versions plus classiques ou plus loufoques soient entendues.

En tout cas, une chose est sûre, derrière ce ravissant camaïeu de couleur existe toute une liste de règles administratives strictes comme :

  • Les maisons doivent être peintes de deux à trois couleurs différentes
  • Les encadrements de portes et de fenêtres n’ont pas d’autres choix que d’être blanc
  • Les habitants doivent faire appel à la mairie s’ils souhaitent changer la couleur de leur maison
  • Les habitants s’engagent à repeindre tous les ans leurs habitations, car avec les marées, le vent et le sel, la couleur perd rapidement de son intensité.

Conseil : Pour apprécier toute l’originalité de cette scénographie multicolore, vous pouvez vous rendre sur le pont Tre Ponti ou bien sur la Piazza Baldassarre Galuppi.

Délicate comme de la dentelle

Si Burano apparait dans les registres dès l’époque romaine, ce n’est qu’au XVIe siècle que l’on commence réellement à entendre parler d’elle. L’explication ? Le développement de l’artisanat de la dentelle sur l’île !

Les femmes de Burano, très habiles lorsqu’il s’agissait de repriser les filets de pêche de leur mari, ont commencé à produire de la dentelle à l’aiguille sans support de toile. Son point par excellence, la “Punta in aria” ou le “point dans l’air”. Sa principale caractéristique, un ajout de reliefs et de transparence dans sa conception.

Ce qui n’était au départ qu’une banale occupation est devenu un art créatif d’excellence exporté dans toute l’Europe jusqu’au XVIIIe siècle. Même les plus grandes personnalités de l’époque, comme Catherine de Médicis, se battaient pour avoir une pièce en dentelle de Burano dans leur garde-robe.

Au détriment de la production industrielle de dentelles, certes moins belles, mais moins coûteuses et moins longues à réaliser, la dentelle de Burano a vu sa popularité chuté. Même l’École de Dentelle, ouverte sur l’île en 1872 pour la préservation de cette longue tradition, n’a pas survécu à la concurrence. Heureusement, on trouve encore de nos jours des dentellières de l’île qui font perdurer cette pratique si fine et noble.

Pour une visite complète de l’île

Lors de votre flânerie dans cette ambiance unique de Burano, dictée par les couleurs, il peut vous être recommandé de marquer l’arrêt à ces différents endroits :

  • Il Museo del merletto (Musée de la dentelle) ouvert normalement du mardi au dimanche de 10h à 16h.
  • La Chiesa di San Martino (ouverte tous les jours de 8h à 12h et de 15h à 19h), son campanile penché et la Capella di Santa Barbara juste à côté.
  • La Piazza Baldassarre Galuppi, place centrale de l’île.
  • La Casa Bepi, ancienne maison de l’artiste peintre Giuseppe Toselli, aussi connu sous le nom de Bepi Suà. Adresse : 339 via al Gottolo.
  • Le marché aux poissons installé tous les matins sur la place Fondamenta della Pescheria.

Parfaite en tout point, Burano saura aussi vous plaire jusque dans sa gastronomie. Au restaurant,  les délicieux plats de poissons ou de fruits de mer raviront votre pause repas. Puis, quand viendra l’heure du dessert ou du gouter, les pâtisseries vous aideront à faire le plein de sucre et de beurre avec les deux sortes de biscuits locaux. Au choix, vous aurez les bussolai buranei de forme ronde et les essi en forme de S, comme l’indique leur nom.

 3. Troisième escale : Torcello

À moins d’avoir eu sa dose d’île et de traversée maritime pour la journée, il serait vraiment dommage de ne pas combiner la visite de Burano avec celle de Torcello. D’une, les deux îles sont séparées par seulement 6 minutes de trajet. Et de deux, la verte et historique Torcello vaut le détour quoi qu’on en dise.

torcello ile venise

Un souvenir fort de la république vénitienne

44 hectares de superficie et 20 habitants au total (si ce n’est moins). Sur papier, on ne peut pas dire que Torcello a de quoi impressionner. Pourtant, plus d’une centaine d’années en arrière, la situation était toute autre. Mais alors, qu’a-t-il bien pu se passer ?

Comme d’autres îles de la lagune, Torcello a été habitée très tôt pour diverses raisons (lieu de villégiature de la noblesse romaine, terre de refuge lors d’invasions germaniques…). Un va-et-vient permanent qui va lui permettre, entre les VIIe et Xe siècles, de connaître une importante phase de développement aussi bien politique, culturel que commercial. C’est même en grande partie grâce à elle que l’État vénitien va voir le jour.

Toutes les étoiles de la réussite s’alignent donc pour Torcello. 10000 habitants la peuplent et ses salines ainsi que son attractif port dans les routes commerciales, entre l’est et l’ouest de l’Europe, l’enrichissent rapidement. En résumé, dans la lagune, il n’y en a que pour elle !

Mais… À partir du XIIe siècle, Torcello la “surpuissante” va se transformer en Torcello “l’indésirable”. La faute à l’envasement de ses canaux qui en plus d’affecter la navigation va être source de propagation de la malaria (paludisme). Conséquence de tout ça, les habitants désertent l’île, le pouvoir politique immigre dans la zone du futur Rialto, les pierres de ses monuments sont réutilisées pour le développement de Venise et sa paroisse est supprimée.

Pour une visite complète de l’île

Éloignée de tout, moyennement fréquentée et majoritairement rurale de prime abord, Torcello présente encore quelques vestiges de son glorieux passé à ceux qui prennent la peine de venir à sa rencontre. Dans la visite des lieux, qui on l’espère retiendra votre attention, voici les quelques merveilles que vous serez amener à croiser :

  • La Basilica Santa Maria dell’Assunta (l’édifice le plus ancien de la lagune) et son musée, normalement ouverts tous les jours de 10h30 à 17h30. Attention, l’entrée aux deux attractions est payante.
  • La Chiesa Santa Fosca ouverte normalement tous les jours de 10h30 à 17h30.
  • Le trône d’Attila devant la basilique. La légende raconte que le siège de marbre aurait servi au chef des Huns lors de son passage en Italie.
  • Il ponte del Diavolo ou “le pont du Diable”, source de légendes.

Murano, Burano, Torcello, nous voilà !

Que vous soyez intéressé par l’une des ses îles ou bien les trois, le moyen de transport pour s’y rendre sera exactement le même. À savoir le bateau ! En vaporetto (sorte de bus sur l’eau) ou en excursion, voilà le seul choix que vous aurez à faire. Pour vous permettre d’effectuer la comparaison entre ces 2 options avant de n’en retenir qu’une, lisez ces quelques informations qui certainement feront davantage pencher la balance d’un côté plutôt que de l’autre.

En Vaporetto

Les lignes concernées :

 

Murano

Burano

Torcello

Depuis Piazzale Roma (gare routière) ou la gare ferroviaire

Ligne 3

/

/

Depuis le quai Fondamente Nuove

3 lignes diurnes: 4.12.13

1 ligne nocturne : Laguna Nord

Ligne 12

Ligne 12

Depuis le quai San Zaccaria

Ligne 7

Ligne 14

/

Depuis l’île du Lido

Ligne 18

Ligne 14

/

Depuis l’île de Murano

/

1 ligne diurne : 12

1 ligne nocturne : Laguna Nord

Ligne 12

1 ligne nocturne : Laguna Nord

Depuis l’île de Burano

1 ligne diurne : 12

1 ligne nocturne : Laguna Nord

/

2 lignes diurnes : 9.19

1 ligne nocturne : Laguna Nord

Attention  : La ligne 7 ne fonctionne que du mois d’avril au mois d’octobre.

Le temps de trajet approximatif selon le point de départ :

Avant toute chose, vous devez savoir que le service vaporetto débute à 5h et se termine à 23h. Au-delà, seules les 2 lignes nocturnes (Murano et Laguna Nord) fonctionnent.

 

Murano

Burano

Torcello

Depuis Piazzale Roma (gare routière) ou la gare ferroviaire

20 min

/

/

Depuis le quai Fondamente Nuove

10 min

45 min

40 min

Depuis le quai San Zaccaria

40 min

1h05

1h10

Depuis l’île du Lido

16 min

51 min

57 min

Depuis l’île de Murano

/

35 min

 

Depuis l’île de Burano

35 min

/

6 min

Les tarifs des titres de transport :

Le billet simple, utilisable pour un trajet (75 min dès son compostage) coûte en moyenne 12€ à l’unité dès l’âge de 6 ans. Mais si vous venez à Venise pour plusieurs jours et que vous êtes du genre à “avoir la bougeotte”, il est plus rentable de payer un billet 24h au prix de 30€/pers ou un billet 48h au prix de 40€/pers.

Autre astuce : Si vous connaissez déjà vos prochaines dates de voyage, au minimum 1 mois à l’avance, pensez directement à réserver vos billets en ligne. Les tarifs sont généralement au rabais !

Via les excursions

Faire appel au vaporetto, pour rejoindre les îles de Murano, Burano et Torcello, c’est une bonne façon de se mettre dans la peau des locaux. Mais une fois la traversée faite, le service prend aussitôt fin. Or, en voyage, certains aiment faire les choses à fond. Par curiosité, peut-être, ou alors parce qu’ils ne savent pas quand l’occasion se représentera à eux. Si tel est votre cas, on a trouvé de quoi vous satisfaire.

Depuis le centre de Venise, il est possible de partir en excursion pour les 3 îles de la lagune au tarif de 30€/adulte et 20€/enfant en moyenne pour une durée d’activité allant de 4 à 6h. À part cliquer sur le bouton “réserver”, en ligne, c’est aux prestataires que revient la charge de tout organiser. Dans le package, voilà (à titre indicatif) ce qui peut généralement être inclus :

  • La traversée aller-retour sur la lagune
  • Des explications historiques données par un guide français ou multilingue sur la ou les îles choisies
  • Des visites de monuments ou d’adresses phares des îles (atelier de soufflage de verre à Murano, fabrique de dentelle à Burano…)
  • Des temps libres pour un peu plus d’indépendance
  • Une indication des meilleures adresses où goûter les spécialités locales

À contrario du vaporetto, ces excursions évitent de perdre du temps inutilement dans les queues.

Découvrez notre itinéraire complet pour visiter Venise

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