Porte Narbonnaise

Vous êtes devant ce qui est aujourd’hui la principale entrée dans la cité médiévale. La porte Narbonnaise, qui se trouve effectivement du côté de Narbonne, est une impressionnante fortification qui assurait la protection de la ville.

Elle a été construite à la fin du XIIIe siècle, sous le règne de Philippe le Hardi, roi de France à ce moment-là. Il en existait bien évidemment déjà une avant cela, plus petite, mais c’est à ce moment-là qu’elle prend sa forme actuelle.

Observez cet ensemble. Pour venir jusqu’ici, vous avez traversé la barbacane Saint-Louis, qui se trouve maintenant derrière vous. Elle servait à protéger la porte, qui elle-même protégeait la ville.

De nombreux soldats étaient postés dessus, et étaient chargés d’empêcher les assaillants de se rapprocher. Si jamais ils n’y arrivaient pas, ils pouvaient rapidement se replier dans la cité en passant par la porte.

Les ennemis se retrouvaient ainsi à l’endroit où vous êtes, à découvert des tirs des autres soldats qui se trouvaient dans les tours.

Regardez d’ailleurs à droite : il y a même une troisième tour, dotée d’une échauguette, de forme carrée, qui est percée d’une meurtrière d’où tiraient les Carcassonnais pour se défendre. On voit d’ailleurs encore bien toutes les autres meurtrières que contiennent les murs de cet ensemble.

Avec ça, il était impossible de survivre bien longtemps dans cette zone. Même les murs des deux tours ont été pensés pour décourager l’ennemi : elles ne sont pas complètement rondes, mais ont une forme en éperon, qui permettait de dévier les tirs.

Si toutefois un heureux soldat réussissait tout de même à avancer, il se retrouvait face à une double herse, ces grandes grilles qui fermaient les portes et qui étaient dotées de pointes en bas pour éviter qu’il ne passe en dessous.

Il y avait aussi des assommoirs, des ouvertures percées en haut d’où l’on pouvait jeter toutes sortes de projectiles sur les assaillants, comme des blocs de pierre, mais aussi des liquides bouillants ou du plomb fondu.

Vous l’aurez compris, avec un système défensif pareil, les ennemis avaient peu de chance de pouvoir entrer dans la cité.

Les deux tours, en plus, servaient aussi de lieu de stockage, car l’une contenait une citerne, qui permettait de réserver l’eau, et l’autre pouvait conserver un grand nombre de provisions. En cas de siège, les soldats avaient donc de quoi tenir un bon moment.

Voilà, avec tout ceci, la magnifique cité de Carcassonne était bien gardée !

Si la porte Narbonnaise date du XIIIe siècle, la barbacane, elle, a été reconstituée par Viollet-le-Duc au XIXe siècle. Cet architecte, dont vous avez sûrement déjà entendu parler, s’est en effet chargé de restaurer l’ensemble de la cité médiévale de Carcassonne.

Allez, passons sous cette imposante porte pour découvrir ce qu’elle cache !

Sachez que vous pouvez, si vous souhaitez, entrer dans chacune des deux tours. L’une accueille d’ailleurs aujourd’hui l’Office de tourisme.