Les Madones d’Anvers

On les remarque à peine au premier coup d’œil, et pourtant, elles veillent sur la ville depuis des siècles. Nichées à l’angle de deux rues ou posées discrètement sur une façade, comme celle que vous voyez à votre droite, les statues de la Vierge Marie font partie du paysage d’Anvers.

On en compte aujourd’hui une soixantaine, contre plus de 260 au XIXe siècle. Colorées ou sobres, ornées de fleurs ou simplement sculptées dans la pierre, ces Madones racontent une histoire bien plus vaste qu’il n’y paraît. Elles témoignent de l’importance du culte marial à Anvers, né au XIVe siècle et profondément ancré dans la vie religieuse locale. Mais ce culte va diviser : quelques siècles plus tard, catholiques et protestants s’opposent sur la place accordée à la Vierge.

Pour les catholiques, Marie est une figure essentielle, une médiatrice entre les croyants et Dieu. Pour les protestants, en revanche, ce culte est jugé excessif, voire superflu. Pendant la période française, ces statues deviennent même des cibles potentielles : les habitants les dissimulent alors soigneusement, jusqu’à leur réapparition en 1814, lorsque les niches se remplissent à nouveau. Celle que vous voyez ici n’est qu’un exemple parmi d’autres.

Alors en poursuivant votre balade, levez les yeux… une collection de Madones vous attend tout au long des rues d’Anvers.