Ancien Carmel de Beaune

Cette façade cache un lieu chargé de silence et d’histoire : l’ancien carmel de Beaune. Fondé en 1619, il a abrité pendant plus de deux siècles une communauté de carmélites, ces religieuses cloîtrées qui vivaient dans la prière, la solitude et la simplicité. Ici, pas de faste ni de décors chargés. Le lieu était volontairement sobre, fidèle à la règle du Carmel, née au Moyen-Orient et réformée au XVIe siècle par sainte Thérèse d’Avila. L’architecture reflète cette spiritualité dépouillée : un bâtiment massif, sans ornement inutile, organisé autour d’un cloître et d’un jardin intérieur, à l’abri du tumulte du monde extérieur. On y trouve encore les anciennes cellules, la chapelle, et quelques éléments d’origine soigneusement préservés. Ce carmel de Beaune a une histoire un peu à part. C’est ici qu’a vécu et qu’est morte, en 1647, la jeune sœur Marguerite du Saint-Sacrement, entrée au couvent à l’âge de 11 ans. Mystique et fragile, elle devint rapidement célèbre pour ses visions, sa ferveur et ses lettres adressées à des personnalités influentes de son temps. Elle inspira la création d’un sanctuaire, et pendant longtemps, le carmel fut un lieu de pèlerinage. À la Révolution, le couvent est fermé, les religieuses dispersées, et les bâtiments saisis comme biens nationaux. Mais le carmel renaît au XIXe siècle, avant d’être définitivement fermé dans les années 1970. Aujourd’hui, les bâtiments ont été reconvertis et accueillent désormais un centre d’hébergement et de formation, tout en préservant l’âme du lieu.