Le passé industriel de Saint-Étienne

Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Saint-Étienne, Sur les traces d’un passé qui invente l’avenir
Nous avons laissé derrière nous l’enceinte de la manufacture d’armes, mais en réalité, vous restez en plein cœur de ce qui fut l’un des plus vastes tissus industriels de France. Tout autour de vous, dans ces rues en pente ou à l’allure plus discrète, se trouvait autrefois une mosaïque d’usines et d’ateliers. Des bâtiments souvent modestes, serrés les uns contre les autres, mais dont les productions rayonnaient bien au-delà de la région. Profitons de cette rue qui nous mène au stade pour découvrir la grande épopée industrielle de Saint-Étienne. La ville n’a jamais reposé sur une seule industrie, mais sur une diversité de savoir-faire exceptionnelle. Et ça ne date pas d’hier ! Dès le Moyen Âge, on y travaille le métal. À partir du XVIIe siècle, les armes deviennent une spécialité locale, bientôt suivies par le textile, la rubannerie, la mécanique, l’optique ou encore la fabrication de cycles. Saint‑Étienne est d’ailleurs considérée comme le berceau du vélo français, avec des noms emblématiques comme Manufrance, Ravat, Hirondelle ou Automoto. Plus de 500 marques de cycles y ont été fabriquées. À cela s’ajoutent des usines d’outillage, d’engrenages, de boutons, de visserie, de lunettes, d’appareils électroménagers… Un véritable écosystème industriel, riche, complexe, interconnecté. Dans les années 1950, près d’un habitant sur deux travaille dans l’industrie. La ville vibre au rythme des sirènes d’usine, des postes en trois-huit, des gestes répétés et des savoirs transmis. On y vient de toute la région pour travailler. Mais à partir des années 70, le vent tourne. La mondialisation, la concurrence, les chocs pétroliers et les politiques d’ajustement frappent de plein fouet cette industrie fragmentée. Les fermetures se succèdent, les friches apparaissent. Ce n’est pas une chute brutale, mais une lente érosion. Une désindustrialisation silencieuse, qui laisse des traces sociales et urbaines profondes. Car ce tissu productif, aussi riche soit-il, reposait sur une structure fragile : des centaines de petites entreprises souvent très spécialisées, chacune dépendante d’un seul marché, d’un seul savoir-faire, parfois d’un seul client. Quand la demande chutait ou que la concurrence étrangère arrivait, tout s’effondrait très vite. Le succès industriel de Saint‑Étienne a longtemps été un modèle, mais il portait en lui sa propre vulnérabilité. Difficile à imaginer aujourd’hui, mais ce paysage discret était autrefois en pleine effervescence industrielle, animé par des centaines de gestes experts, de bruits de métal, de visages au travail. À son apogée, ce modèle semblait solide. Et pourtant, même les réussites les plus éclatantes peuvent s’éteindre dans un simple changement d’époque.
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