Cathédrale Saint-Nicolas

Vous voilà devant la cathédrale Saint-Nicolas, reconnaissable entre mille avec sa grande coupole verte et ses deux tours jumelles. C’est le cœur religieux de Ljubljana, et aussi l’un de ses repères visuels les plus faciles à identifier depuis les quais de la Ljubljanica. L’histoire de ce lieu est mouvementée.

À l’origine, il y avait ici une église romane, mentionnée dès 1262. Après un grand incendie en 1361, on la reconstruisit dans un style gothique. Un siècle plus tard, en 1461, Ljubljana devient siège d’un évêché : l’église est alors promue cathédrale. Mais le répit fut de courte durée : en 1469, elle brûle à nouveau, cette fois dans un incendie que l’on soupçonna d’être criminel, peut-être provoqué par les Turcs.

Ce n’est qu’au début du XVIIIᵉ siècle qu’on édifie enfin la cathédrale baroque que vous avez sous les yeux. On fit appel au grand maître jésuite Andrea Pozzo pour les plans, et le peintre italien Giulio Quaglio fut chargé de la décoration illusionniste. Il réalisa de vastes fresques en trompe-l’œil qui transformèrent les murs et donnaient surtout l’impression qu’un dôme surplombait l’ensemble. En 1841, l’illusion du dôme peint céda la place à la vraie coupole verte que vous voyez aujourd’hui.

À l’intérieur, tout respire le baroque : fresques, trompe-l’œil, statues… Le but était clair : en mettre plein la vue ! C’était la grande époque de la Contre-Réforme : face à la sobriété des protestants, l’Église catholique misait sur le spectacle et l’émotion pour toucher les fidèles.

Pour la visite, prévoyez une petite entrée, environ trois euros, sauf pendant les offices où l’accès est libre mais réservé à la prière. L’idéal est de venir en dehors des messes, pour profiter du calme et lever les yeux sans se presser.

Et même si vous ne rentrez pas, prenez le temps d’admirer les grandes portes en bronze, installées bien plus tard, en 1996, à l’occasion de la visite du pape Jean-Paul II. Vous les verrez en suivant le parcours, une fois de l’autre côté de la cathédrale. Elles résument en relief l’histoire du christianisme en Slovénie et honorent les figures marquantes de l’Église locale.