Histoire

Profitons de ce moment où vous êtes en plein cœur de la ville pour retourner un peu en arrière et découvrir l’histoire de celle que l’on surnomme aujourd’hui la Ville-musée. Si vous observez Trogir aujourd’hui, vous voyez une petite ville dalmate, lovée sur son îlot de pierre entre le continent et l’île de Čiovo. Mais derrière ses ruelles pavées se cache plus de deux mille ans d’histoire. Tout commence au IIIe siècle avant notre ère, lorsque des colons grecs venus de l’île de Vis fondent ici une cité appelée Tragurion, “le lieu des chèvres”. Rapidement, la ville adopte le plan en damier hellénistique, avec deux grandes artères principales : le cardo et le decumanus. Les Romains s’y installent ensuite et développent la ville, qui garde une place modeste mais stratégique sur l’Adriatique. Au Moyen Âge, Trogir devient une cité prospère, dotée de remparts, d’églises et de palais. Son autonomie attire les grandes puissances : Byzantins, Hongrois, puis surtout la République de Venise, qui impose sa domination à partir de 1420. Pendant près de quatre siècles, Trogir vit à l’heure vénitienne, ce que l’on retrouve encore aujourd’hui dans son architecture gothique et Renaissance. Après la chute de Venise en 1797, la ville passe sous influence autrichienne, connaît une parenthèse française avec Napoléon, puis revient à l’Empire des Habsbourg. Au fil des siècles, malgré ces changements de souveraineté, Trogir conserve son identité propre, portée par ses familles aristocratiques, ses artisans et ses marins. En 1997, l’UNESCO reconnaît l’extraordinaire valeur de son centre historique, l’un des mieux préservés de toute l’Adriatique. En flânant dans ses ruelles, vous marchez donc dans une ville qui a traversé plus de deux millénaires sans jamais perdre son âme.