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Rue Saint-Michel

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Ce point d’intérêt est disponible en audio dans le circuit: Visiter Guérande, La Clé de la Bretagne

Après avoir traversé la porte Saint-Michel, vous voici arrivé dans la cité médiévale de Guérande, dans la rue du même nom. Principal axe commerçant de la ville, elle vous mènera tout droit jusqu’à la collégiale Saint-Aubin. Derrière vous, on voit l’arrière de la porte, où l’on imagine les prestigieux appartements du gouverneur. Grand lieu de passage depuis l’époque médiévale, on appelait cette voie la Grand-Rue. Ses pavés et ses maisons anciennes, parfois à pans de bois, vous transportent dans une autre époque. L’occasion pour moi de vous parler un peu de l’histoire de la ville. Ce qui est assez surprenant à Guérande, c’est qu’on a très peu de mentions de la ville avant le XIIIe siècle. Seule la collégiale Saint-Aubin est citée à partir de l’année 854, mais la présence d’un bourg médiéval n’est confirmée qu’en 1206. On ne sait donc pas grand-chose de ce qu’était la cité avant cela. Ce que l’on sait par contre, c’est qu’une partie des remparts est datée du XIVe siècle. A ce moment-là se déroule l’un des événements majeurs de la région : la guerre de Succession de Bretagne. Le territoire, à cette époque, est indépendant du royaume de France, et est donc gouverné par les ducs, qui la dirigent comme de véritables souverains. En 1341, le duc Jean III de Bretagne meurt sans descendant direct. Se pose alors la grande question de l’époque : qui va reprendre le trône ? Deux prétendants sont en jeu : Jeanne de Penthièvre, sa nièce, épouse de Charles Blois, soutenue par la France, et Jean de Montfort, demi frère du défunt, soutenu par l’Angleterre. La pairie de France, chargée de choisir le nouveau souverain dans ces cas-là, tranche pour Charles Blois, alors que les habitants de la ville, eux, soutenaient Jean de Montfort. Si l’on contextualise un peu l’époque de tout ça, nous sommes au début de la guerre de Cent Ans, qui oppose justement la France à l’Angleterre depuis déjà quelques années. La Bretagne étant un territoire très stratégique pour les deux royaumes, pas question pour l’un et l’autre de laisser le trône aussi facilement. Les deux prétendants se disputeront alors la ville pendant plusieurs années, au rythme de batailles et arrestations de l’un et de l’autre. En 1364, Charles de Blois est finalement tué lors de la bataille d’Auray, laissant Jean de Montfort victorieux. Un traité est alors signé l’année d’après, le traité de Guérande, reconnaissant officiellement Jean de Montfort comme le duc de Bretagne et mettant ainsi fin à cette guerre de succession. La région garde toutefois son indépendance. Même si elle appartient à la France, elle possède des privilèges et des libertés qui lui permettent de mener ses propres politiques militaires, de frapper sa monnaie, de lever ses propres taxes, et gérer l’ensemble des institutions bretonnes de manière totalement autonome. Le seul point qui la liait à la France, cependant, était qu’elle devait rendre hommage au roi, ce qui veut dire qu’elle devait le soutenir militairement. Le roi pouvait aussi, dans certains cas, s’immiscer dans quelques affaires du duché, mais cela restait limité. C’est pour ça que la Bretagne, au même titre que la Bourgogne ou la Provence, par exemple, a conservé ses traditions et ses moeurs, car elle est longtemps restée détachée du royaume. A partir du XVe siècle, cependant, le royaume de France commence à resserrer son emprise sur la Bretagne, désireux de la contrôler malgré tout. Pas de bataille brutale pour récupérer le territoire, mais plutôt deux mariages forcés de la duchesse Anne de Bretagne, d’abord avec le roi de France Charles VIII, puis avec son successeur, Louis XII. Même sa fille, héritière du trône à sa mort, sera mariée de force au futur roi François Ier, qui intègrera progressivement le duché au domaine royal. En 1532, les Etats de Bretagne n’ont pas d’autre choix que de signer un édit qui officialise l’intégration du territoire en tant que province du royaume de France. Le roi accepte cependant leur demande de garder une autonomie sur certaines de leurs institutions, notamment certains de leurs impôts, leur parlement et une partie de la justice. Ils continueront d’entretenir leurs coutumes et leurs traditions, que l’on sait encore très ancrées aujourd’hui. Voilà pour cette partie de l’histoire du duché de Bretagne, dans lequel se trouvait Guérande autrefois. Elle a donc d’ailleurs joué un rôle clé dans cette histoire, puisque c’est à Guérande qu’ont été signés les deux traités de paix qui ont mis fin à la guerre de succession. En tout cas, c’est en partie en raison de ces différents conflits que le duc Jean de Montfort a décidé d’entourer la ville de puissantes fortifications pour la protéger des ennemis. Depuis 1941, Guérande ne fait plus partie de la région administrative de la Bretagne, car le régime de Vichy a séparé la Loire-Atlantique de la Bretagne pour rapprocher Nantes et Angers. Lorsque les régions ont été créées en 1956, la Loire-Atlantique est intégrée non pas à la Bretagne, mais à la région Pays de la Loire, entraînant bien sûr un débat qui est encore d’actualité. Historiquement bretonne, Guérande a donc bien conservé les traditions et reste ancrée dans l’histoire et l’identité de la Bretagne. Continuez votre visite pour découvrir tout ceci.

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