Le bouddhisme en Thaïlande

Après avoir croisé tant de temples, c’est le bon moment pour prendre un peu de recul et parler de la religion en Thaïlande. Ici, la spiritualité est partout autour de vous. Plus de 90 % des habitants sont bouddhistes de tradition Theravāda. Près de 64 millions de personnes le pratique, ce qui en fait la 2e plus grande communauté bouddhiste mondiale après la Chine.

Mais le pays abrite aussi des musulmans, surtout dans le Sud, des chrétiens, des hindous, des sikhs et de grandes communautés d’origine chinoise, qui pratiquent le culte des ancêtres ou le taoïsme. Sans oublier les croyances animistes, très vivantes encore aujourd’hui : vous avez sûrement remarqué ces petites maisons des esprits devant les commerces ou les hôtels. Tout ça ne se contredit pas : ici, les traditions cohabitent dans un mélange très naturel.

Mais pour comprendre vraiment ce que vous voyez dans les temples, il faut revenir au bouddhisme Theravāda. Il repose sur les Quatre Nobles Vérités, qui expliquent que la vie comporte de la souffrance, qu’elle vient du désir, qu’il est possible de s’en libérer, et que le chemin à suivre est celui de l’Octuple Sentier. Dit comme ça, ça peut sembler abstrait.

Alors, pour les fidèles, il existe des règles simples qui structurent la vie de tous les jours: les cinq préceptes. Ne pas tuer, ne pas voler, ne pas commettre d’adultère, ne pas mentir, et ne pas consommer d’alcool. Des principes de base, faciles à retenir, que chacun essaye d’appliquer dans sa vie quotidienne.

Un autre mot-clé, c’est le mérite, ou bun en thaï. Vous l’avez peut-être déjà vu à l’œuvre : très tôt le matin, quand les moines marchent dans les rues en silence, les fidèles leur offrent du riz ou de la nourriture. C’est une façon de “faire du mérite”. On peut aussi en accumuler en donnant à un temple, en respectant les préceptes ou en participant à une fête religieuse. L’idée, c’est que ces bonnes actions portent leurs fruits, dans cette vie et dans les vies suivantes.

Le bouddhisme en Thaïlande, c’est aussi une organisation solide : les moines appartiennent à la Sangha, la grande communauté monastique encadrée par des lois et un conseil suprême. Et la Constitution précise que le roi est bouddhiste et protecteur de toutes les religions.

Le bouddhisme est donc au cœur de la vie publique, mais dans un pays qui reste ouvert à la pluralité. Voilà, maintenant vous avez quelques clés pour comprendre ce que vous voyez autour de vous en vous promenant dans Bangkok.