Palais des Congrès-Opéra

Alors qu’est-ce que ça fait de se retrouver en face du monument le plus emblématique de la destination ? Avouez que ça ne vous laisse pas de marbre… En plein centre-ville, dans un écrin de verdure de 6 hectares, le palais des Congrès-Opéra de Vichy est une visite incontournable. Pour le plaisir des yeux, certes, mais aussi pour la riche histoire architecturale, artistique ou tout bonnement générale qu’il incarne.

Grâce à la routine thermale à laquelle s’adonne Napoléon III dans ses établissements dès 1861, Vichy est une ville en plein essor. Chaque été, une vague de curistes afflue de toute part pour suivre la tendance lancée par l’empereur. Si prendre les eaux est la raison principale de leur venue, se distraire est celle qui arrive juste derrière. Problème, à ce moment-là, aucun bâtiment dédié aux divertissements n’existe à Vichy comme c’est le cas dans d’autres stations thermales européennes.

Pour faire face à ses féroces concurrentes, Napoléon III impose la construction du premier casino-théâtre de Vichy, imaginé par l’architecte Charles Badger. Ouvert le 2 juillet 1865, l’établissement dispose de plusieurs salles de jeux, d’un salon de lecture réservé aux messieurs, d’un salon de conversation destiné aux dames et d’une vaste salle des fêtes dédiée aux bals. Un éventail d’activités intéressant qui très vite va s’avérer insuffisant face à l’augmentation incessante du nombre de curistes dans la station.

Pour répondre à cette nouvelle demande, une salle de théâtre à l’italienne, de style Art nouveau, est alors construite dans le prolongement du casino dès 1898, selon les plans des architectes Charles Le Cœur, Lucien Woog et Jules Simon. Les travaux sont officiellement finis en 1903. La salle, d’une capacité de près de 1 500 places, est la plus grande de province à l’époque de son inauguration. Quant à son décor, sur lequel travaillent à l’unisson plusieurs artistes et artisans, il est exceptionnel.

Ornementations sculptées, coupole monumentale équipée d’une centaine d’ampoules, teintes ivoire et or, grandes fresques florales, portraits d’artistes d’époque, ornés de pierres, tels que Sarah Bernhardt, Réjane, Mounet-Sully ou encore Coquelin, partout où le regard se pose il est ébloui. Entre 1901 et 1964, 90 représentations sont données en moyenne, chaque été, ainsi que des spectacles d’art dramatique, des variétés et des ballets.

Malgré son encourageante reprise d’activité, après la Seconde Guerre mondiale, le Grand Casino de Vichy finit par baisser le rideau face au déclin du thermalisme dans les années 1970. Dans la décennie qui suit, la ville rachète le bâtiment à bout de souffle et entame une campagne de restauration pour redonner à l’adresse tout son éclat d’antan.

Ouvert à la visite, disponible pour du tourisme d’affaires et toujours aussi fier de proposer une vingtaine de spectacles par saison environ, le Palais des Congrès-Opéra de Vichy est un vrai pilier de la vie locale.